RUBRIQUE Textes & images
Les articles
Mesures du désert
Nous avons décidé il y a longtemps déjà que nous marcherions à huit mètres les uns des autres, fouillerions du regard jusqu’aux pieds du voisin, et tournerions résolument le dos au soleil trop éblouissant. Que nous ne progresserions ni trop vite ni trop lentement. » Parmi les chasseurs de météorites réunis régulièrement dans le désert d’Atacama se trouve Matthieu Gounelle, chercheur du Muséum national d’histoire naturelle. Il raconte cette quête à la fois prosaïque et poétique, insolite et répétitive dans Un ciel de pierres. Le lecteur découvrira probablement l’existence des rares...
Mémoire d’un enfer rouge
Une coédition nous permet de lire à nouveau le témoignage de sa vie en camp d’Euphrosinia Kersnovskaïa (1908-1994). Intitulé Envers et contre tout, ce livre dont l’édition renouvelée, car complétée, est désormais un classique illustré du goulag. Il nous est parvenu grâce à une série de miracles de cette planète si lointaine, cet « autre monde » terrible de la relégation et des hivers du...
« Juste une âme perdue »
Avec son format hors norme (près de 400 pages), Monstres marque le retour d’un des papes du comics américain, Barry Windsor-Smith, après quinze ans de silence. L’Anglais, qui quitta Marvel au milieu des années 1980, jugeant sa créativité bridée par l’industrie, reprend ici une idée développée à cette époque : et si Bruce Banner, alias Hulk, avait été maltraité dans son enfance ? En...
Dans un miroir et par énigme
Sylvain Piron enquête sur Opicino de Canistris (1296-1355) : un sublime livre graphique, comme un Rorschach pour nos émotions.
Il arrive qu’un livre d’exception, venu d’on ne sait où, nous tombe dessus comme un fragment de météorite, et à le considérer on se demande ce que c’est, de quoi il est fait, et par quel prodige il nous commotionne et nous émeut. Et l’on sait d’emblée que l’on tient là, plus qu’un objet de papier une matière vivante, une sorte d’animal qui nous interroge dans une langue inconnue mais qui...
La guérison des guérillères
« je ne fais plus l’amour, mais je marche en forêt ».
Ce sont quelques mots, à peine une phrase, isolés sur une page et accompagnés de gravures « à l’eau-forte ». Le joli nom de ce procédé de gravure pourrait aussi bien désigner Décroissance sexuelle, un puissant objet plein de subtilités. Au cours d’une résidence à Montréal, Julie Delporte a invité vingt-quatre femmes, amies et inconnues, à parler de sexualité, de traumatismes et de guérison...