La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine français Prélude à son absence

octobre 2023 | Le Matricule des Anges n°247 | par Thierry Cecille

Ne faut-il pas une bonne dose de courage, ou d’inconscience, pour oser, dans un premier roman, prendre le risque de raconter, une fois encore, les affres d’un désir homosexuel à la fois désespéré et irrépressible ? Si l’on ajoute à cela que ce texte se rapproche fort de l’autofiction – le narrateur est bibliothécaire, écrivain et vit à Lyon, comme l’auteur – et que dès l’exergue l’ombre noire de Genet plane sur ces pages, on peut s’imaginer du déjà lu et passer au large. On aurait tort : même avec des maladresses – par exemple le nombre trop important de références culturelles diverses – le pari est tenu. C’est avec une sorte d’attention souvent douloureuse, d’empathie parfois bouleversée que l’on suit les épisodes successifs de cette histoire de « grand péché radieux » (ainsi que l’écrivit Verlaine à propos de Rimbaud). L’homme désiré est un vagabond, marginal, rude et solitaire, mendiant dans les rues de Lyon, vivant dans des squats ou des abris de hasard. Il est beau, « il a quelque chose d’altier, comme un jeune Glenn Gould déjà fatigué », et pourtant, en même temps, « il répand quelque chose de putride ». Le narrateur, lui, est, à sa manière, tout aussi solitaire et marginal, souvent en proie à une « mélancolie sale » que le rituel des masturbations répétées ou des rencontres furtives tente de combattre, sans succès. Face au jeune homme, avec une sorte de « complaisance » qu’il s’avoue, il est dans l’attente d’une tendresse qui, peut-être, le sauverait.
Des descriptions méticuleuses – des lieux, des corps – et surtout des dialogues tout à fait réussis nous permettent de ressentir ce qui se joue là d’impossibilité, d’un côté, de ne pas fantasmer un tel être de fuite et, de l’autre, de se laisser aimer. La colère, le mépris, la honte, le dépit – mais aussi l’enchantement d’un corps que l’on devine ou l’espoir d’une vie davantage vécue, tout cela nous est donné ici par touches successives, entre délicatesse et cruauté.

Thierry Cecille

Prélude à son absence
Robin Josserand
Mercure de France, 168 pages, 17,50

Prélude à son absence Par Thierry Cecille
Le Matricule des Anges n°247 , octobre 2023.
LMDA papier n°247
6,90 
LMDA PDF n°247
4,00