collection Jacqueline Chambon Éditions Actes Sud
A propos
L'ardeur d'ailleurs
Docteur en philosophie et grande lectrice de langue allemande, Jacqueline Chambon tient la barre de sa maison d’édition depuis 1987 sans que jamais soit assouvie sa soif de découverte de voix étrangères.
De sa voix douce, elle dit : « Je n’aurais pas dû être éditrice mais plutôt critique. Je ne suis pas une bonne vendeuse. » On peine à la croire, tant la fraîcheur de ses enthousiasmes est intacte. Elle feuillette son catalogue, s’arrête sur quelques noms, ceux de la nouvelle génération, comme Helmut Krausser ou Sibylle Berg : « En voilà une qui décrit magnifiquement les villes allemandes le dimanche après-midi ». Puis évoque le roman de son « dernier » Russe, Oleg Ermakov, qui lui rappelle Le Retour, film âpre et beau issu des mêmes horizons sauvages, récent Lion d’or à Venise.
Tête...
Ouvrages chroniqués
Madalina
de
Liviu Rebreanu
1992
Lmda N°2
Comment un jeune bourgeois frivole, meurtrier de sa femme, se repent dans la folie. Madalina, le livre le plus moderne de Liviu Rebreanu, grand romancier roumain de l’entre-deux-Guerres.
Dans l’oeuvre considérable de Rebreanu, Madalina est une curiosité, au même titre que pourrait être une curiosité, malgré l’imprudence d’une telle comparaison, L’Oeuvre dans les écrits d’Emile Zola : un livre dont la construction et la recherche thématique est en total décalage avec la nature de la production littéraire de l’auteur. Né d’une famille de paysans libres en 1885, près de la...
Les vertiges de l’amour
novembre 1992
Mauvaise herbe
de
Claire Beyer
2005
Lmda N°70
En Allemagne, au début des années 50. Vroni, une enfant née juste après le conflit mondial, vit dans un bourg dirigé par son grand-père. Le patriarche, qui fait et défait les couples au sein de sa famille, redistribue les enfants entre ses filles selon son bon vouloir. Il est le maître chez lui. Xénophobe, antisémite, il n’a en rien changé ses opinions délétères. Il fustige la « clique de...
Vivre après le nazisme
février 2006
La Mauvaise nouvelle d’abord
de
Sibylle Berg
2003
Lmda N°45
Où est l’homme viril qui orne les magazines people ? Sûrement pas dans ce recueil. Texte après texte, Sibylle Berg fait l’inventaire des failles de l’homo sapiens, celui qui se balade en costard sans pli, et croit le monde à sa botte. Dans ce tour du monde des loosers, perdus sur la mappemonde du désespoir, les portraits s’enchaînent, implacables. Avec ironie et humour noir, mais aussi avec...
La Mauvaise nouvelle d’abord
juillet 2003
Mes clandestines
de
Sylvie Gracia
2015
Lmda N°162
Entre Éros et Thanatos, Sylvie Gracia nous offre avec Mes clandestines une superbe galerie de portraits de femmes. Vivifiants, joyeux et graves.
Elle n’a jamais écrit pour « écrire ». Dit ne vendre quasiment rien. Donc se sentir libre par rapport à la réussite et l’échec. Plus reconnue en tant qu’éditrice (Le Rouergue) que comme écrivain, « cela a été douloureux, cela ne l’est presque plus », Sylvie Gracia a publié six ouvrages. Deux romans, L’Été du chien (L’Arpenteur), Une parenthèse espagnole (Verticales), quatre récits et carnets,...
Œil de grâce
avril 2015
Le Messager d’Alger
de
José Carlos Llop
2006
Lmda N°76
Poète qui écrit des romans, le Mallorquais José Carlos Llop créé des univers étranges, oniriques où l’enfance, vaste territoire mémoriel, est l’enjeu d’une quête de repères et d’identité. Rencontre avec un insulaire au regard aiguisé sur le vaste monde.
Parle-moi du troisième homme, le premier roman de Llop traduit en français, se jouait des genres. À la fois roman d’aventures, d’espionnage, de guerre, d’amour, ponctué d’humour et de fantastique, il rendait hommage au cinéma des années 50 et séduisait par ses contrastes, ses mystères, ses broderies chatoyantes. Le Messager d’Alger, peut-être plus sobre, plus ramassé, est rythmé par l’univers...
La mémoire et l’amer
septembre 2006
Mille crétins
de
Quim Monzo
2009
Lmda N°108
Avec le temps, ce grand escogriffe de Quim Monzó (il est né en 52) développe encore plus de férocité, d’ambiguïté et de sensibilité. La puissance de dévastation de son ironie atteint aujourd’hui le niveau sardonique supérieur et ses manières de grand adolescent toujours en train de se foutre du monde irritent passablement. Pourtant, Monzó est de plus en plus à l’affût de ce monde,...
Mille crétins
novembre 2009
Mon nom est femme
de
Maria Arbatova
2001
Lmda N°37
Feuilletant d’un doigt distrait ce recueil de nouvelles en librairie, un badaud littéraire pourrait en conclure qu’il s’agit ici de la condition féminine dans l’ancien Empire du mal -comme disait Ronald Reagan du temps de la guerre froide. Pour peu qu’il fasse l’emplette du volume, Maria Arbatova (née en 1958) aura tôt fait de détromper notre lecteur et de ruiner jusqu’aux fondations les deux...
La Vie sexuelle de Maria A.
décembre 2001