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Dossier Antonio Tabucchi
Rêves de rêves

février 1994 | Le Matricule des Anges n°7

Antonio Tabucchi rêve tout haut de ses héros. Voici deux songes parmi la trentaine qui compose son recueil Rêves de rêves, paru en Italie il y a deux ans. Sortie prévue en France en automne prochain chez Christian Bourgois.

Rêve de Federico Garcia Lorca
Poète et anti-fasciste
Une nuit d’août 1936, dans sa maison de Grenade, Federico Garcia Lorca, poète et antifasciste, fit un rêve. Il rêva qu’il se trouvait sur la scène de son petit théâtre ambulant et que, s’accompagnant au piano, il chantait des chansons gitanes. Il était vêtu d’un frac, mais il portait sur la tête un chapeau andalou à larges bords. Le public était composé de vieilles dames vêtues de noir, avec une mantille sur les épaules, qui l’écoutaient ravies. Une voix, de la salle, lui demanda une chanson, et Federico Garcia Lorca se mit à l’interpréter. C’était une chanson qui parlait de duels et d’orangeraies, de passions et de mort. Quand il eut fini de chanter, Federico Garcia Lorca se leva et salua le public. Le rideau tomba, et alors seulement il se rendit compte qu’il n’y avait pas de coulisses derrière le piano, mais que le théâtre s’ouvrait sur une campagne désolée. C’était la nuit, la lune brillait. Federico Garcia Lorca regarda entre les pans du rideau et vit que le théâtre s’était vidé comme par enchantement, la salle était complètement déserte, les lumières baissaient d’intensité. A cet instant, il entendit un geignement, et derrière lui, il aperçut un petit chien noir qui paraissait l’attendre. Federico Garcia Lorca sentit qu’il devait le suivre et fis un pas. Le chien, comme à un signal convenu, commença à trottiner lentement, ouvrant le chemin. Où me portes-tu, petit chien noir ?, demanda Federico Garcia Lorca. Le chien geignit douloureusement et Federico Garcia Lorca sentit un frisson. Il se tourna, regarda en arrière, et vit que les parois de toile et de bois de son théâtre avaient disparu. Il restait un parterre désert sous la lune, tandis que le piano, comme si des doigts invisibles l’avaient effleuré, continuait de jouer tout seul une vieille mélodie. La campagne était coupée par un mur : un long et inutile mur blanc au-delà duquel on voyait une autre campagne. Le chien s’arrêta et geignit de nouveau, Federico Garcia Lorca lui aussi s’arrêta. C’est alors que débouchèrent de derrière le mur des soldats qui l’entourèrent en riant. Ils étaient habillés en brun et avaient des tricornes sur la tête. D’une main, ils tenaient le fusil, et de l’autre une bouteille de vin. Leur chef était un nain monstrueux, à la tête bosselée. Tu es un traître, dit le nain, et nous sommes tes bourreaux. Federico Garcia Lorca lui cracha au visage tandis que les soldats le tenaient immobile. Le nain éclata d’un rire obscène et cria aux soldats de lui enlever le pantalon. Tu es une femme, dit-il, et les femmes ne doivent pas porter de pantalon, elles doivent rester enfermées dans les chambres de la maison et se couvrir la tête d’une mantille. A un geste du nain, les soldats l’attachèrent, lui enlevèrent le pantalon et lui couvrirent la tête d’un châle. Répugnate bonne femme qui t’habilles en homme, dit la nain, l’heure est arrivée que tu pries la Sainte Vierge. Federico Garcia Lorca lui cracha au...

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