La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine français Batók, compositeur incarné

novembre 1995 | Le Matricule des Anges n°14 | par Thierry Guichard

Le Château de Béla Bartók

La biographie romancée constitue un genre ingrat : elle est à l’histoire ce que le hamburger est à la gastronomie et souvent elle englue le lecteur dans une guimauve de princesse. On pourra donc n’être que reconnaissant à Max Genève de nous épargner les mièvreries d’un genre qui alimente les conversations des salons de thé surannés. Le Château de Béla Bartók offre, de plus, une perspective qu’aucune étude historique ne peut concevoir : ce ne sont pas seulement les faits, rapportés par des témoignages, mais aussi les pensées du compositeur hongrois (1881-1945) qui constituent la matière première du roman. En incarnant Bartók, Max Genève nous donne à lire le cheminement d’un homme pris dans les méandres de la création et dans celles, non moins tortueuses, de sa vie amoureuse. Si l’auteur suit la simple linéarité chronologique (de l’enfance à la mort), il ne nous impose pas un parcours continu mais ouvre des fenêtres (des « portes », comme il les appelle) sur des périodes précises de la vie du compositeur. Le procédé permet ainsi de laisser dans l’ombre les détails d’une existence que l’écriture passe au tamis afin d’en révéler la substantifique moelle.
Comme le fit Jean Guerreschi avec Montée en première ligne, Max Genève nous plonge dans la première moitié du siècle et nous permet de croiser les grands artistes de l’époque. Leur fréquentation toutefois reste superficielle et l’on pourra regretter par exemple que la rencontre entre Béla Bartók et Thomas Mann ne tienne pas, dans le roman, toutes ses promesses.
De même, préoccupé de donner une image juste du compositeur, l’auteur condamne son écriture à une dépersonnalisation castratrice de style. Si Le Château de Béla Bartók est un honnête roman, intelligent et sensible, agréable à lire, on y cherchera en vain les éclairs sombres, les fulgurances et les gouffres. Comme si la figure du compositeur hongrois nécessitait, par respect, une retenue de l’écriture. Les amateurs de musique y trouveront plus d’un intérêt, les amateurs de littérature rêveront à une autre partition.

Le Château de Béla Bartók
Max Genève

Zulma
304 pages, 120 FF

Batók, compositeur incarné Par Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°14 , novembre 1995.