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novembre 1997 | Le Matricule des Anges n°21 | par Guy Dandurand

Un passé médiéval tourné vers l’Orient et les chevaliers de Rhodes, des lettres patentes royales au XVIIe siècle pour la florissante industrie de la tapisserie, une renaissance de cet art sous l’influence de Lurçat au milieu de notre siècle, Aubusson ne manque pas de référence en matière culturelle. De fait, même si cette année 1997 a vu la fermeture de galeries et, au dire de la presse régionale, un nombre moindre de visiteurs au musée départemental de la tapisserie naguère par Jack Lang, il vaut toujours la peine de s’arrêter aux expositions temporaires, telle pour l’été dernier celle de l’art en marche", d’une évidente démarche intéressant dans l’esprit du Centre d’art contemporain de Vassivière. mais le livre, la lecture, la littérature, dans cette vallée au creux de roches et forêts, à cent kilomètres des villes universitaires de Limoges et Clermont-Ferrand sur l’axe horizontal, bien plus, en longitude, d’Orléans et Toulouse ? Aux touristes qui visitent les expositions et les galeries s’ajoutent les lecteurs de La Licorne, une bonne librairie générale aux attachantes vitrines et bien fournie en fonds régional et en artothèque. Cela ne suffisait-il ? La question, pour Laurent Bourdeau n’est pas à poser en termes quantitatifs. En ouvrant cette année une toute petite librairie à l’enseigne de L’Hirondelle blanche, il n’a qu’un seul objectif : proposer de la littérature et d’abord celle qu’il aime. Ce jeune libraire, qui s’est formé dans la distribution à Paris puis au métier de libraire à Ussel, joue de passion. Et ce qui légitime le regard à l’instant tourné vers lui, c’est moins l’information qu’un éloge de cette passion : croire qu’on peut aujourd’hui faire profession de passion littéraire dans une petite ville de la France profonde (Aubusson/Creuse) et en vivre -tout légitimement, tout bonnement- en tenant librairie, avec la volonté de se poser en relais de la littérature la plus actuelle mais encore de la littérature la plus exigeante, celle dont on sait qu’elle respire à un autre rythme que celui de l’office. Même si celui-ci n’est pas répudié, on trouve à L’Hirondelle blanche, outre un fonds ethnographique et naturaliste, des oeuvres à valeur durable qui échappent aux effets de mode.
À l’heure présente Laurent Bourdeau pense beaucoup de bien de Lydie Salvayre et de Zoé Valdès. Mais il détient aussi en rayon James Sacré, Jean-Marie Gleize et Pascal Commère, Deleuze ou George Steiner. Tout en comptant sur le lettré de passage, il s’est déjà constitué un lectorat local. À l’écart des impératifs des grands éditeurs, sans pour autant les dédaigner, il s’appuie sur les oeuvres auxquelles il croit, fussent-elles, éditorialement parlant, des plus modestes.

Lire à Aubusson Par Guy Dandurand
Le Matricule des Anges n°21 , novembre 1997.