L' Animal N°3

Chatouiller n’est pas gratter, chatouiller n’est pas toujours « conducteur de plaisir ». Pour tout savoir sur les papouilles et autres guiliguili, L’Animal a ouvert ses pages à des essayistes, romanciers, poètes, artistes. Et surprise : cette drôle de caresse a le don de chatouiller l’esprit. Nos plus illustres (Diderot, Pascal, Huysmans, même Michel-Ange !) dressent là une petite carte du sensible. On y apprend par Heine que le chatouilleur était un métier comme un autre. Dans les théâtres, il était chargé de répandre « la contagion du rire » à chaque bon mot. On y apprend également que dans la langue hébraïque, grammaire (dikdouk) et chatouillement (digdoug) entretiennent, au-delà des sonorités, un même rapport au désir. Un joli ensemble -érudit- qui manque peut-être un peu de… chair. En revanche, à découvrir, une étonnante nouvelle d’un écrivain allemand, Arnolt Bronnen (1895-1959). Une puissante volupté crépusculaire parcourt ces quatorze pages. Une prose brute, sans virgules. Un vrai bijou.
L’Animal N°3 (17, rue Saint-Jean 57000 Metz)132 pages, 110 FF