Serge Safran et Laure Leroy reçoivent chaque jour trois manuscrits, ce qui est beaucoup pour une maison d’édition aussi modeste. « C’est normal : plus on élargit les collections, plus on élargit l’éventail des manuscrits. On reçoit pas mal de bonnes choses mais il y a un travail de tri phénoménal. »
Si vous vous alignez sur la ligne de départ, ne vous attendez pas à recevoir un accusé de réception après envoi de votre chef-d’oeuvre. Le temps n’est pas une richesse extensible. En moyenne, pour espérer une réponse, il faut attendre de six à huit mois. « Nous envoyons une lettre type à tous, et chaque manuscrit est regardé. » Pour les aider dans cette tâche, Serge Safran et Laure Leroy font appel à ce qu’ils appellent un peu pompeusement un comité de lecture : en fait quelques amis, qui par leur bénévolat et leur goût de la lecture signalent aux deux éditeurs les textes les plus intéressants.Lorsqu’ils sont intéressés par un roman ou un récit (Zulma ne publie pas de poésie), Serge Safran et Laure Leroy souhaitent rencontrer l’auteur : « le rapport humain compte beaucoup. » Parmi les heureux élus, on notera que Les Lettres de motivations de Laurent Mercier a été retenu dès réception : une sorte d’exception.
Ceci dit, il faut reconnaître que La Poste n’est pas le seul moyen d’être publié et Serge Safran reconnaît qu’un manuscrit donné de la main à la main par un ami sera lu plus rapidement et, bien sûr, avec un a priori plus favorable.
Éditeur Trois manuscrits/jour
novembre 1997 | Le Matricule des Anges n°21
Un éditeur