La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine étranger Amérique, années 80

janvier 1998 | Le Matricule des Anges n°22 | par Christine Fiszer-Guinard

Le Dernier des Savage

De l’autre côté de l’Atlantique, Jay Mc Inerney est un auteur-culte. Ce jeune homme au visage sensible a su donner à l’Amérique des années Reagan ses romans, dont trois d’entre eux viennent d’être traduits en France. Dans le premier, Bright Light, Big City (Ed. de L’Olivier), qui l’a propulsé en 1984 sur le devant la scène littéraire, un garçon de vingt-quatre ans s’adresse à lui-même : « Tu n’es pas le genre de type à traîner dans un endroit pareil, à une heure tardive. Et pourtant tu es là, sans pouvoir prétendre que le lieu te soit étranger, même si les détails manquent de netteté. Te voilà même en grande conversation avec une fille au crâne rasé ». Notre héros new-yorkais, hagard et plein de bonne volonté, vient de se faire plaquer par sa femme, modèle dont la photo surgit en grand sur les murs de la ville, et résiste, mal, à l’envie de se faire virer du journal où il est correcteur, avant de devenir écrivain, bien entendu.
Bien entendu il se fait virer et jette un regard désenchanté sur tout ce qui a fait l’attrait de sa ville : lignes de « coke », petits jobs, boîtes de nuit et mannequins mâles et femelles, désespoir urbain et recherche de la bizarrerie à toute force ; sur fond d’angoisse et de misère urbaine soutenue par la magnificence vide des riches et des quartiers chics. Comment combattre ces clichés fâcheux si les jeunes écrivains les délivrent les premiers ?
Il nous restait à apprendre qu’ils sont encore de bons garçons animés de sentiments profonds et souterrains, ne demandant qu’à resurgir au cours d’une bonne crise. Idem pour les filles de Toute ma vie (Rivages, poche) qui naviguent à vue avec une verdeur et un vocabulaire de lycéenne.
Dans le Dernier des Savage l’auteur plus ambitieux, nous offre une petite fresque pleine de fureur et de dérision, une frise, de l’Amérique hippie des années soixante-dix, qui préparait celle de nos jours.
Là où nous avons Éric Neuhoff les Américains ont Mc Inerney.

Le Dernier des Savage
Jay Mc Inerney
Traduit par J.P Carasso et J. Huet

Editions de l’Olivier
404 pages, 149 FF

Amérique, années 80 Par Christine Fiszer-Guinard
Le Matricule des Anges n°22 , janvier 1998.