Bernard Chambaz a décidé de changer d’horizons. Dans son dernier roman, il part à l’aventure. Destination l’Australie et les dernières années du XIXe siècle. Tout à la fois roman initiatique, western, road movie avec l’équateur en point de mire, Le Pardon aux oiseaux a pourtant un air de déjà vu. La mère est morte. Il faut annoncer la nouvelle au fils aîné, disparu en Australie. Ses deux frères prennent la mer. Inutilement, en couverture, Chambaz renvoie à ses ouvrages précédents, à l’absence qui, encore et toujours, déchire son œuvre. Le charme pourtant n’opère plus. Le roman semble écrit à la va-vite. On cherche en vain cette plume ondoyante qui se faisait l’écho des frémissements de l’âme. On retrouve sans bonheur le procédé de la métaphore introductive déjà utilisé dans son précédent livre. On est désarçonné par une plate évocation du monde paysan. Malgré de lumineuses intuitions, on lit ce roman comme une transition peu réussie après le douloureux travail de deuil commencé avec Martin cet été.
Seuil
234 pages, 110 FF
Domaine français Le Pardon aux oiseaux
janvier 1999 | Le Matricule des Anges n°25
| par
Anne Riera
Un livre
Le Pardon aux oiseaux
Par
Anne Riera
Le Matricule des Anges n°25
, janvier 1999.