Des vacanciers en croisière sur le Nil, machines désirantes dont un disciple de Charles Fourier se jouera en organisant une prodigieuse orgie : voilà pour le fil du récit. Mais pour présenter Ces Corps vides, mieux vaut laisser la parole à l’auteur. Qui d’autre pour évoquer un écrivain « dépucelé sur le tard par une voisine obèse », une femme dont la « misère sexuelle se lisait sur son visage », « tentatrice préménopausée » aux « jambes pleines de varices », ou encore une danseuse arabe « gracieuse comme une chamelle, le ventre jonché de vergetures et barré de plis de graisse » ? Pendant un temps, il faudra composer avec les nausées des épigones houellebecquiens (cet adjectif peut sans mal prendre place aux côtés des « wittgensteinien » et autres « stanislavskienne » qui émaillent le roman). Parmi ceux-là, Frédéric Chouraki accomplit l’exploit de faire regretter la prose du maître.
Le Dilettante
224 pages, 99 FF
Premiers romans Ces Corps vides
octobre 1999 | Le Matricule des Anges n°28
| par
Gilles Magniont
Un livre
Ces Corps vides
Par
Gilles Magniont
Le Matricule des Anges n°28
, octobre 1999.