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Domaine français Vitez, penseur et poète

octobre 1999 | Le Matricule des Anges n°28 | par Maïa Bouteillet

Conversations avec Antoine Vitez

La réédition de ces Conversations avec Antoine Vitez, près de vingt ans après leurs tenues, permet une fois encore de vérifier toute la modeste intelligence d’un homme qui compte parmi les plus marquants de ces dernières décennies de théâtre. Le titre d’origine, De Chaillot à Chaillot a été abandonné pour un autre, moins circonstancié. Il recèle néanmoins des références importantes. C’est à Chaillot, après guerre, dans l’élan d’utopie du TNP de Jean Vilar que se sont connus, tout jeunes, Antoine Vitez et Emile Copfermann, le complice qui signe ce recueil d’entretiens sans complaisance. À Chaillot, aussi qu’a débuté le même Vitez, tout juste sorti des cours du Vieux Colombier et formé à l’enseignement de Tania Balachova, dans la mouvance de Stanislavski. Non pas comme acteur, ou à peine, mais surtout comme rédacteur de Bref, bulletin de liaison du TNP. Avant de connaître une longue et douloureuse période de chômage qui le rendra réaliste. « On veut être Hamlet et on fait de la publicité pour les fromages » constate-t-il, « j’étais dans tous les camps qui m’auraient procuré du travail ».Trente ans plus tard, en 1981, Antoine Vitez retrouve la place du Trocadéro pour s’installer dans le fauteuil de directeur qu’il occupera jusqu’en 1988 avant d’être nommé administrateur de la Comédie française. Il a alors 51 ans et une conscience rétrospective comme si déjà, moins de dix ans avant sa mort, il envisageait le bilan de son existence. Cette clairvoyance fait tout l’intérêt du livre. Vitez ne se dérobe pas aux questions, aux reproches et assume ses propres contradictions : son attachement au PCF et son aveuglement au sujet d’amis comme Aragon qu’il qualifie de « bon » malgré sa défiance à l’égard de Staline. Il faut lire aussi les pages sur la précarité de son art. « Faire du théâtre c’est s’enivrer de l’éphémère (…) Il y a toujours un goût de mort au théâtre ». Vitez était aussi poète.

Conversations avec Antoine Vitez
Émile Copfermann

P.O.L
257 pages, 135 FF

Vitez, penseur et poète Par Maïa Bouteillet
Le Matricule des Anges n°28 , octobre 1999.