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Revue Voyage au long cours

juillet 2000 | Le Matricule des Anges n°31 | par Laurence Cazaux

Nouvelles écritures ou forme cynique de la culture subventionnée ? Les textes courts pour le théâtre foisonnent, au point d’interroger la revue Prospero.

Petites Pièces d’auteurs 2

Les Cahiers de Prospéro N°10

La forme courte est de plus en plus diffusée, par le biais de l’édition mais aussi dans le cadre de festivals, comme les Rencontres de la Cartoucherie du Théâtre de la Tempête à Paris ou Les Récits de Naissance du Théâtre de la Folle Pensée à Saint-Brieuc…
Les éditions Théâtrales viennent d’ailleurs de publier, après le succès d’un premier recueil, un second volume invitant à découvrir onze écrivains. Certains comme Xavier Durringer, Noëlle Renaude, Philippe Minyana ou Roland Fichet sont très régulièrement publiés, mais cette seconde édition est plus internationale avec entre autres l’Australien Daniel Keene, l’Uruguayen Carlos Liscano ou l’Argentin Daniel Veronese.
Le recueil offre une belle variété d’écritures, beaucoup de ces pièces fonctionnant comme un concentré d’émotions.
Il n’empêche, ce foisonnement de la forme courte provoque des interrogations. Ces pièces représentent-elles un fabuleux terreau pour inventer un autre théâtre ? Ou au contraire, ne sont-elles que le reflet d’un monde de zappeurs, de consommateurs où il faut aller au plus vite et au plus facile ?Gilles Aufray, auteur lui-même, a invité dans le cadre de la revue Prospero, une quinzaine d’écrivains à s’exprimer sur le sujet. Cela donne un vrac de matière, bon nombre de controverses, le tout ponctué de textes de Lligès Frayau et Sellig Furaya, deux écrivains dont les travaux sur la forme courte marquèrent l’année 1955. Ainsi : « Un écrivain ne doit pas ajouter mais soustraire. Il faut écrire. Beaucoup. Mais en moins. Une pièce courte est une pièce en moins. »
Chez les écrivains, le sujet n’appelle pas le consensus. Fille du poème (pour Roland Fichet, Matéi Visniec ou Yves Reynaud), dissolvant du canon théâtral habituel (pour Jean-Marie Piemme), acte de résistance, écriture du hoquet, du spasme ou de la crampe, guerres minuscules ou grain de sable (pour Olivier Chapuis), la forme courte permet au contraire pour Philippe Crubézy de remplir des quotas de création contemporaine à bon compte, c’est-à-dire avec un risque court. « Zap zap zap, ça a l’air de plaire au public et c’est une bonne alternative en attendant ce nouveau Molièspeare qui nous manque tant… »
Daniel Lemahieu est encore plus virulent : « Les formes brèves, les petites pièces, les éclats de théâtre me paraissent être des jeux du cirque… Cette pratique est un alibi. Qui profite à qui ? Aux commanditaires de ces dites petites œuvres et aux différentes scènes nationales, et autres officines, qui accueillent ces manipulations d’auteurs vivants. Un zoo d’animaux en voie d’extinction. Une ménagerie de singe du stylo. Un gadget moderniste. Une atomisation du propos qui conforte la position dominante du consortium des employeurs de l’industrie théâtrale, locataires exclusifs et patentés des lieux de représentation et des outils de travail… »
Une divergence de points de vue assez vivifiante. Ce voyage au pays du court interroge le théâtre dans son entier. Avant, comme le souhaite Roland Fichet, qu’il ne se trouve au XXIe siècle, un théâtre assez fou pour faire de ce gigantesque ensemble de textes courts le plus long spectacle jamais réalisé.

Petites Pièces d’auteurs 2
Éditions théâtrales
170 pages, 100 FF
et
La Forme courte au théâtre
Les Cahiers de Prospero N°10
116 pages, 60 FF

Voyage au long cours Par Laurence Cazaux
Le Matricule des Anges n°31 , juillet 2000.