Le hasard du T.G.V. Paris-Brest met en présence deux hommes, l’un marchand d’art trentenaire, l’autre ancien directeur d’institut français bientôt centenaire. Leur tête-à-tête fournit la trame de Mon vis-à-vis, et son attrait. Roman presque exclusivement composé d’un dialogue, part narrative réduite aux historiettes rapportées par les devisants, attention portée aux agacements de la communication (« De quoi il parle, ça m’est égal, je lui ai encore coupé la parole (…) Il ne répond pas, ne répond jamais quand ça m’intéresse »). On peut penser aux entretiens façon Diderot. Ici, sont bien sûr évoquées les femmes -vouées à « s’ouvrir, s’offrir, souffrir »-, mais aussi à la famille, l’art, le vedettariat, les metteurs en scènes, etc. : ce décousu thématique permet d’insuffler du naturel mais entraîne la conversation aux limites du Café du commerce. Sans doute eut-elle gagné à être abrégée.
Champ Vallon
166 pages, 95 FF
Domaine français Mon vis à vis
septembre 2000 | Le Matricule des Anges n°32
| par
Gilles Magniont
Un livre
Mon vis à vis
Par
Gilles Magniont
Le Matricule des Anges n°32
, septembre 2000.