La Treizième N°8
Cette élégante revue cultive la discrétion. Lancée en 1985 par le poète et traducteur Max de Carvalho, La Treizième publie peu mais bien. Joliment titré « Féerie confidentielle » (faisant suite à « L’usage des cordelettes nouées »), son No8 invite à une promenade intime et secrète qui court sur plus d’un siècle de littérature. La revue accueille des auteurs oubliés (Robert Le Masle et son Professeur Adrien Proust), des amitiés fidèles (Marcel Cohen, Pierre Bettencourt), des documents rares (Witold Gombrowicz, autobiographie du fiévreux Dino Campana). Et quelques textes étonnants. L’éditeur américain Keith Waldrop rapporte l’histoire de l’étrange Wolgamot, qui écrivit trois livres identiques -avec une phrase de noms propres par page. Raphaël Rubinstein, lui, propose un extrait de ses ubuesques Cinquante épisodes tirés des annales de l’art contemporain. Inédit, l’ensemble est d’une grande finesse. Il y aurait donc une raison à ce que La Treizième hiberne tant. Elle s’attache à assembler des voix (récits, poèmes) qui renvoient toutes à une expérience vécue. Comme si le sommaire ainsi présenté était l’oeuvre d’un auteur idéal.
La Treizième No8 - 110 pages, 15,24 € (100 FF)
(La Capelle 81660 Pont-de-l’Arn)