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Domaine français L’insoumis anonyme

décembre 2001 | Le Matricule des Anges n°37 | par Philippe Savary

Impressions, siècle couchant II

André Blanchard fait partie de ceux que l’on découvre, et que l’on ne lâche plus, séduit par cette langue buissonnière, anti-consensuelle, pleine de chair et de lectures. D’une vie passée « dans les jupes de la littérature » (Léautaud, Mauriac, Flaubert…), Blanchard produit un combustible rare : le bon sens, doublé (c’est un régal) d’une forte plume. Expert en Carnets (il en commit quatre) aux titres malicieux, l’écrivain congédia le genre intime en 1998 avec Impressions, siècle couchant, suite de proses courtes, dont est publié aujourd’hui le deuxième volet (mais où le je revient en courant). Constitué d’une cinquantaine de chroniques, ce volume ne manque ni de sel, ni de mordant. En « vieil abonné au dédain », le bonhomme a toujours « le grondement d’instinct ». Moraliste à l’esprit acéré, il épingle la dérive des moeurs (littéraires, politiques, médiatiques…), traque le flagrant délit, débusque l’imposture, égratigne la culture officielle. Blanchard a le coup de pied facile (« marcher devient chose qu’on expédie comme si on voulait expédier l’ennui ») lorsqu’il s’agit de tancer l’Éducation nationale (avec la dictature de la linguistique), la vie littéraire (les rencontres-débats qui produisent des lecteurs « au rabais ») ou ceux qui écrivent « en morse ». Certes, on peut objecter une once d’aigreur. Mais ça tire juste. L’art de la formule : « Ainsi vont nos moeurs : c’est au cache-misère, d’avoir la classe. » L’art du contrepied, aussi. Car Blanchard est attachant (« le bonheur des chats, voilà mon tracas »).Il nous parle de son zona, de Vesoul, craint les honneurs et publie « dans la lointaine banlieue de l’édition » -enseigne Erti- maison qui vadrouille du côt&
Loin du marigot des lettres, cet irréductible est pourtant un bienfait de santé publique. Chevillé à la plume, son sarcasme est éclairant. Ce livre, comme les précédents (mais plus inégal), reste un bon désintoxiquant contre les vanités de tout poil et le règne des fâcheux. Blanchard, talentueux réfractaire, garde pour nous les yeux ouverts.

Impressions, siÈcle
couchant II

André Blanchard
Erti
216 pages, 19 (125 FF)

L’insoumis anonyme Par Philippe Savary
Le Matricule des Anges n°37 , décembre 2001.
LMDA PDF n°37
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