En 1987, Leonardo Padura enquête pour le compte du quotidien Juventud Rebelde sur le quartier chinois de La Havane. De ce reportage, qui devait nourrir un film documentaire puis un recueil d’articles, Padura a voulu aussi faire un roman. En marge de sa tétralogie entamée avec Passé parfait, il décida donc de faire reprendre du service au personnage du Conde. Ce qu’on regrette presque dès les premières pages. On cherche en vain la trace de ce flic mélancolique et bravache dans cette enquête policière alibi qui ne sert à l’auteur qu’à mettre en scène sa propre fascination pour une culture qui lui échappe, un quartier dévasté, des destins brisés, croisés au fil de son reportage. Il noie son personnage dans un drame qui n’est pas le sien, celui de l’immigration et de l’exil, d’un « cuban dream » avorté. Et puis ? Rien. On aurait préféré lire ses articles de l’époque plutôt que cette enquête dont la trame attendue se dévide sans jamais tenir en haleine.
Mort d’un Chinois à La Havane
Leonardo Padura
Traduit de l’espagnol (cubain) par René Solis
Métailié - 95 pages, 7,50 € (49,20 FF)
Domaine étranger Mort d’un chinois à la Havane
décembre 2001 | Le Matricule des Anges n°37
| par
Anne Riera
Un livre
Mort d’un chinois à la Havane
Par
Anne Riera
Le Matricule des Anges n°37
, décembre 2001.