Hi.e.ms N°9/10

La revue Hi.e.ms a choisi de consacrer un double numéro au poète italien Andrea Zanzotto. Né en 1921 à Pieve di Soligo, en Vénétie, il est une grande voix de la poésie contemporaine. Professeur de lettres dans son village natal, il a peu voyagé -« les voyages que je n’ai pas faits dans la réalité, je les ai faits dans mon imagination »-, construisant, dans le décor immobile du village, une œuvre exigeante et multiple, à l’image de ses paysages mentaux. Œuvre déjà célébrée par Fellini, Montale et Pasolini. En France, il aura fallu attendre 2000 pour voir traduit, par Philippe Di Meo chez Maurice Nadeau, La Beltà, livre majeur écrit en 1968.
Dans l’entretien qui ouvre la revue, Zanzotto donne une très belle définition de la mission du poète : « c’est comme restaurer le vide qu’il y a dans le monde, à travers la trame des vers, des rythmes… » Des voix singulières, de Jude Stéfan à Christian Prigent, de Philippe Beck à James Sacré, se frottent à cette « langue plus profonde ». Émaillées de textes inédits du poète. Un régal. Dommage que la densité des pages, alliée à leur étroitesse, entrave la lecture.
Hi.e.ms N°9/10 - 320 pages, 20 €
(21, rue N.D. du Peuple 83300 Draguignan )