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Domaine français Destins dansants

septembre 2006 | Le Matricule des Anges n°76 | par Philippe Castells

La Procession d’Echternach

Hervé Carn offre, en trois actes, la démonstration que l’histoire, interférant dans nos filiations, se joue de nos destinées. Son ton sobre, retenu, donne à son récit une gravité propre aux mémoires mélancoliques ou aux observations douloureuses.
On entre d’emblée dans ce qui pourrait être une enquête, une mission secrète, avec un narrateur observant un homme.
Il est alors lui-même observé parce qu’il observe cet homme, mais sans qu’une motivation vienne fonder cet espionnage. Le deuxième acte seulement nous révèle l’identité de cet homme, du moins son histoire. La filiation n’est pas encore pleinement assumée. Dans la troisième partie, le narrateur évoque son père ; et, le chemin étant parcouru, toute l’étendue du drame apparaît. Toute la difficulté du récit tient dans la présentation des faits, tout son intérêt aussi. Un homme sous prétexte de défendre son patrimoine culturel, choisit, durant la guerre, le camp des tenants de la pureté raciale, son fils, pour les mêmes raisons, choisit l’autre camp. À la fin de la guerre, ce fils part en Allemagne, il a changé de nom, prit son nom de guerre et, hasard de la vie, connaît l’amour et épouse une Allemande, dont un fils naîtra.
Tout ceci éclairé, l’homme, fils et petit-fils, qui mène l’enquête peut enfin se poser la question de ce qu’il est ; jusqu’au rejet définitif de toute filiation, celle-ci passant par la mort du grand-père, la destruction des papiers du père : « la copie de l’extrait du greffe l’autorisant à porter « ce nom de guerre » qui était devenu le mien, ses cartes de combattant et de réfractaire » qui est l’aveu de sa propre mort à lui-même, suicide symbolique. Preuve s’il en est que nos pères parfois, nous assassinent.

La Procession d’Echternach d’Hervé Carn
Édition Lignes/Léo Scheer, 121 pages, 13

Destins dansants Par Philippe Castells
Le Matricule des Anges n°76 , septembre 2006.
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