La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine français Vestiges de guerre

juin 2008 | Le Matricule des Anges n°94 | par Delphine Descaves

1917 : le temps d’une permission, Jean L. retrouve l’appartement parisien que sa femme et leur petit garçon ont déserté, pendant cette Grande Guerre qui ne devait pas durer. Tel un fantôme revenu dans le monde des vivants, il passe là un moment, durant lequel il reprend pied avec un réel qui n’est plus le sien, lui qui est désormais aux prises, dans le « crépitement de la pluie sur le toit de tôle », aux « fusées multicolores » aux « visages hagards » et aux « cris ». Plongés dans le noir d’un « enchantement léthargique » ces lieux gardent pourtant, presque palpables, les « ombres des êtres chers qui circulent librement dans la pièce ». C’est sur cette évocation, d’une oppressante nostalgie, que s’ouvre ce premier roman. Bientôt l’officier meurt, laissant ses deux enfants
à son épouse Gabrielle, qui s’était réfugiée dans la maison familiale de Corrèze avec ses parents. L’annonce de la disparition du lieutenant, comme celle de tant d’autres avant et après lui, parvient aux proches quasiment déréalisée par les courriers officiels : gratitude de l’État et chagrins individuels ne se rencontrent jamais. Frappée par ce deuil puis par la perte de sa petite fille, Gabrielle tente de survivre, portée par l’amitié intense qui l’unit à Andrée, veuve de guerre comme elle.
Jean-Yves Laurichesse diffuse en nous l’incroyable tristesse de ces années, où la mort n’épargnait aucune famille, et dresse, par petites touches, une sorte de portrait impressionniste de la France d’alors. Classique, un peu sage, son écriture donne un beau corps tranquille à cette douleur collective ; et, comme le petit-fils de Jean L. découvrant les lettres et documents ayant appartenu à ses grands-parents, nous sommes remués par cet aperçu des « memorials intimes », tendant notre oreille contemporaine aux échos de ces « plaintes déchirantes et solitaires. »

Place Monge de Jean-Yves Laurichesse
Le Temps qu’il fait, 104 pages, 16

Vestiges de guerre Par Delphine Descaves
Le Matricule des Anges n°94 , juin 2008.
LMDA papier n°94
6,50 
LMDA PDF n°94
4,00