La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine français Un jour ouvrable

novembre 2009 | Le Matricule des Anges n°108 | par Dominique Aussenac

Comment Jacques Sternberg (1923-2006) a-t-il pu aussi rapidement sortir de nos mémoires ? Est-ce parce qu’il fut un électron libre et vibrionnant, belge et anar de surcroît ? Fit mille métiers, emballeur, dactylo, romancier, navigateur, pamphlétaire, directeur de publication, scénariste, directeur de collection… ? N’aurait-il pas trop écrit ? 1800 textes et contes courts pourraient faire de lui le nouvelliste le plus prolifique de ces derniers temps. En s’ouvrant au fantastique, à la science-fiction et à l’humour noir n’aurait-il pas choisi des pistes marginales ? En collaborant à la revue Planète et en publiant des anthologies sur le kitsch, l’épouvante, n’a-t-il pas commis de fautes de goût ? En inventant la première revue underground française, Le Petit Silence Illustré (1955), n’a-t-il pas été avant-gardiste avant l’heure ? A-t-il bien fait de s’éloigner des surréalistes avec Jodorowski, Topor et Arrabal en fondant l’anti-mouvement Panique ? Un jour ouvrable (1961) vient d’être republié. Il présente le monde à l’envers ou plutôt sous l’angle d’une science-fiction domestique. Comme si l’univers du dehors avait envahi celui de l’intime, du privé, il nous fait progresser au cœur du banal et de l’ordinaire pour en dénoncer l’absurde. L’action se passe à l’intérieur d’un grand appartement extrêmement compartimenté, avec ses frontières, ses lois, ses guerres, ses entrées de métro… L’écriture, le style de Sternberg pétaradent d’inventivité, de détails saugrenus, d’humour dévastateur, d’ironie fulgurante. Toutefois, il en sourd une mélancolie grinçante, un désespoir kafkaïen, la dénonciation de ce monde, de ses lois, de ses contraintes. « Une fois de plus je retrouve ce désarroi total devant le langage et la façon de l’accommoder. » Toniquement désespéré.

UN JOUR OUVRABLE
de JACQUES STERNBERG
La Dernière goutte, 320 pages, 19

Un jour ouvrable Par Dominique Aussenac
Le Matricule des Anges n°108 , novembre 2009.