Mortibus N°10-11 (Masses et moi)
De 2006 à 2009, en une dizaine de numéros, la revue Mortibus a développé un réquisitoire incisif, très argumenté contre le capitalisme incarné. Elle a su exhumer et redynamiser les idées des penseurs de l’École de Francfort : Hubert Marcuse, le psychanalyste Erich Fromm ou encore Theodor Adorno. Mortibus doit s’éteindre à l’issue de ce Masses et moi, qui s’interroge sur les notions contemporaines de masses à l’aune de celles du XXe siècle. L’occasion pour Roger Dadoun de revenir à Freud pour qui « foule », « psychologie collective », « groupe », « troupeau », « horde » renvoient au concept même de « masses ». Une trentaine d’articles pointus, brillants, analysent : l’individu dans la masse, les masses saines et pathologiques, les démocraties de masse, les cultures ou cultes de masses, mort et masses, masse et sexualité, etc. Nous retiendrons « Le schéma de la culture de masse » d’Adorno, « Naître en masse, est-ce une vie ? » de Sylvie Angiboust ou encore « Rebelles à la réalité massive » de Philippe Riviale qui présente des portraits de Münzer, Lammenais, Babeuf, Weil et Bloch. Le tout ponctué d’amusants et impertinents collages ou montages de Thierry Riffis et Émilie Santerne.
Mortibus N°10/11, 384 pages, 28 € ( 5, place publique 60420 Dompierre)