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juillet 2013 | Le Matricule des Anges n°145 | par Virginie Mailles Viard

Et s’il fallait faire parler les morts entre eux, pour qu’enfin surgissent les flots de l’Histoire, celle qui les a engloutis, l’un sur un platane, l’autre d’un coup de pistolet ? Le suicide de son grand-père en Algérie, alors âgé de 45 ans, pousse le narrateur à se frayer un chemin dans les brouillards d’une guerre qui ne dit toujours pas son nom. Le dernier récit d’Emmanuel Ruben est une lettre en plusieurs volets, qui s’adresse au grand-père disparu, Chalom, personnage central à la fois destinataire et objet du récit. Le petit-fils et narrateur se refuse à recueillir des témoignages, ou à mener une enquête familiale. Pour reconstituer la présence de celui qui laissa sa grand-mère veuve et sa mère orpheline, il se tourne vers l’histoire, et vers le frère d’errance, Albert Camus. Ce fanion délicat et ombrageux est un ancrage littéraire familial, et sa mort brutale sur les routes, le rapproche de celle de Chalom. Il y a même des airs de ressemblance, qui en font son « frère de bled et de tourment ». Il ne faut pas se laisser envahir par l’apparent maelström rythmique de la narration. Derrière l’enivrante liberté de ton, de mouvement du texte, où se mêlent les souvenirs d’enfance, les lectures, les paysages, quelque chose se construit. Qui ne va cesser de prendre de l’ampleur, de gagner en densité, en tragédie. C’est l’Histoire, celle de l’Algérie, et ses répercussions sur un écrivain de 33 ans qui livre là un ouvrage très personnel.
Sa poésie, ses circonvolutions, sa façon d’attirer dans l’espace que laissent les mots toutes les âmes disparues, font de ce récit sur la quête des origines une prière envoûtante. De la chute du Second Empire, « j’imagine que tu lisais les journaux, que tu vivais dans l’Histoire, car c’était alors dans les journaux que l’Histoire s’annonçait, que tout se savait… » en passant par les successives Républiques, Emmanuel Ruben reconstruit les chemins d’exil qui se sont ouverts béants sous les pieds de ceux qui ont subi l’exode.

Virginie Mailles Viard

Kaddish pour un orphelin célèbre et un matelot inconnu
Emmanuel Ruben
Éditions du Sonneur, 120 pages, 14

Le Matricule des Anges n°145 , juillet 2013.
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