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Domaine français L' Hirondelle rouge

février 2017 | Le Matricule des Anges n°180 | par Anthony Dufraisse

Ce qu’écrire est pour moi : une façon d’aimer et d’être un peu moins seul », disait le trop oublié Marcel Arland dans Proche du silence. Jean-Michel Maulpoix pourrait faire siens ces mots, lui dont le lyrisme mélancolique sait, dans une veine autobiographique, toucher la corde sensible. Clin d’œil à un tableau de Miró, l’hirondelle rouge du titre a ici le cœur qui saigne. C’est que le « vieux fils » confectionne, pour ses parents disparus, un récit en forme de garde-mémoire fragmenté. Non pas un requiem grandiloquent mais, à voix basse, « des paroles pour notre ici-bas ». Pas tant un éloge funèbre qu’une suite de « divertimento (qui) fut naguère le nom de ces petites musiques de nuit que l’on dirait faites exprès pour l’oubli de l’obscur ». Et plutôt que des couronnes encombrantes, c’est « un bouquet de fleurs d’encre » qu’il offre aux défunts. À l’homme qui se présente comme « un semblant de poète », ces « carnets de deuil » ouvrent ainsi des territoires enténébrés : « puits de nuit », « bois noirs », « terre noire ». Ayant pour toute lumière la bougie vacillante de quelques mots lucioles, Maulpoix arpente de « sombres chemins » où il guette, présentes-absentes, l’apparition des « ombres silencieuses » : « Je continue de chercher dans mon encre les yeux de mon père, les mains de ma mère ». Souvent métamorphosée en « corbeau posé sur l’épaule », l’hirondelle du titre n’annonce pas le proverbial printemps, mais l’hiver des sentiments qu’il faut combattre.
Avec une infinie pudeur, Maulpoix dit ce froid, à l’intérieur, qui serre le cœur. Mais aussi cette chaleur d’une affection profonde qu’il faut, par fidélité aux êtres chers, tisonner encore, tant bien que mal, quitte à se brûler. Aux mots le poète tente donc de se raccrocher comme aux branches ; ce sont les fagots qui achèvent de consumer le chagrin du fils éploré. Quel désir après – avec – la tristesse ? semble demander le poète. Composés à petites touches, ces tableautins mêlent ainsi signes de vie et « signaux en provenance de l’au-delà ». Car il bat encore, ce cœur qui pleure. Anthony Dufraisse

Mercure de France, 122 pages, 12

Le Matricule des Anges n°180 , février 2017.
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