La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine français La Vie brève de Jan Palach, d’Anthony Sitruk

juillet 2018 | Le Matricule des Anges n°195 | par Camille Decisier

La Vie brève de Jan Palach

Le 16 janvier 1969, un étudiant s’immole par le feu sur la place Venceslas, au cœur de Prague, pour protester publiquement contre l’invasion de la Tchécoslovaquie par les forces du Pacte de Varsovie et la fin du Printemps de Prague. Jan Palach avait 20 ans. Sa mort provoqua un traumatisme considérable au sein de la population et dans les rangs politiques ; d’autant plus que Palach, dans une lettre retrouvée dans sa sacoche, se disait être « la torche numéro 1 » d’un certain « Groupe des quatorze » qui aurait juré de se détruire par le feu les uns après les autres, mais dont l’existence n’a jamais été prouvée. La paranoïa s’empare du pays. Les autorités soviétiques cherchent, par tous les moyens, à étouffer l’affaire. Le sacrifice spectaculaire de Palach provoquera pourtant une vague de suicides et d’auto-immolations.
Anthony Sitruk a recroisé par hasard la figure de Jan Palach au cours d’une banale formation professionnelle. Le travail de fond qui s’est ensuivi, à la limite de l’obsession, est né de cette simple question : « Comment avais-je pu oublier ? » L’écart est abyssal entre la violence du geste et l’oubli quasi total dans lequel cette figure de la résistance absolue est tombée aujourd’hui, même s’il est vrai que la vie de Jan Palach n’est que « fragments entrecoupés de zones d’ombre ». Sitruk se confronte avec sincérité aux limites de l’exercice journalistique, admettant le caractère forcément lacunaire de son travail, se heurtant à la pauvreté des quelques sources existantes, reconnaissant pour finir la nécessité du recours partiel à l’invention.
À mi-chemin du document biographique et de l’essai philosophique, le deuxième ouvrage d’Anthony Sitruk est truffé de références cinématographiques qui apportent à la brève existence de Palach le relief et les couleurs que l’amnésie généralisée a (volontairement ou non) gommés. Avec, en toile de fond, cette question que l’Histoire nous force, à chaque instant, à nous poser : « Aurais-je été meilleur ou pire ? »

Camille Decisier

La Vie brève de Jan Palach, d’Anthony Sitruk
Le Dilettante, 190 pages, 16,50

La Vie brève de Jan Palach, d’Anthony Sitruk Par Camille Decisier
Le Matricule des Anges n°195 , juillet 2018.
LMDA papier n°195
6,50 
LMDA PDF n°195
4,00