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Domaine français La Robe blanche, de Nathalie Léger

septembre 2018 | Le Matricule des Anges n°196 | par Chloé Brendlé

La Robe blanche

Bippa Bacca, printemps 2008. C’est l’histoire de Pippa Bacca. C’est l’histoire d’une écrivaine qui cherche à comprendre le geste d’une artiste italienne jamais revenue de sa traversée de l’Europe en autostop et en robe de mariée.
C’est un livre un peu gonflé. Parce qu’il tient d’abord à un fil, sanglant – le fait divers ; parce que ce fil s’entrecroise à un autre, tout de suite, celui, infime, de la mère geignante et têtue de la narratrice, avide de « Justice ». Qu’une femme puisse l’avoir bien cherché, c’est ce que se risque à explorer Nathalie Léger, ce autour de quoi elle tourne et se retourne, interrogeant d’un côté la performance artistique, voulant croire que celle-ci relève d’une « logique de fer pour s’immerger dans sa propre inquiétude », consentant de l’autre à relire les papiers d’un vieux dossier juridique, à réanimer quelques souvenirs familiaux, à dire la victime.
Tendu par un désir, une écriture, c’est par sa pulsation que ce livre peut-être inapproprié, incongru, peut aimanter son lecteur. Entrer dans le cœur du réacteur, toucher du doigt la fascination, l’envie de dire, sentir l’art du montage d’un auteur (l’entrecroisement des fils, la reprise des scènes comme on rembobine un film ou l’on feint de rectifier en direct sur l’écran), c’est ce que permet ce bref et vibrant récit. La Robe blanche n’est pas seulement une approche, c’est aussi une proposition, ou plutôt une contre-proposition, qui viserait à enregistrer une « histoire » de la performance féministe (de Waiting de Faith Wilding au début des années 70 aux performances les plus récentes de Marina Abramović ou Marie-Ange Guilleminot). Directrice de l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine, Nathalie Léger fait alors œuvre d’archive en réunissant des gestes, en exhaussant le singulier parmi une communauté à venir, en poursuivant l’entreprise courageuse de recollection des âmes seules engagée par L’Exposition (2008) et surtout Supplément à la vie de Barbara Loden (2012).

Chloé Brendlé

La Robe blanche, de Nathalie Léger
P.O.L, 140 pages, 16

La Robe blanche, de Nathalie Léger Par Chloé Brendlé
Le Matricule des Anges n°196 , septembre 2018.
LMDA papier n°196
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