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Entretiens Une marelle sur les cendres

septembre 2018 | Le Matricule des Anges n°196 | par Éric Dussert

Premier roman d’un jeune homme à la trajectoire singulière, K.O. est un road-movie balancé comme un jazz au phrasé célinien avec en toile de fond des déroutes collectives et individuelles.

Parmi les textes de notre époque, certains sont plus significatifs que d’autres. Ils parlent efficacement de notre temps et des préoccupations de notre communauté, qu’on la considère en grappe ou à l’unité. Et K.O. d’Hector Mathis contient assez de lucidité pour que l’on y trouve un reflet net de ce que nous vivons, et de ce que chacun, lui en particulier, éprouve : difficultés avec les cadres contraignants, usages sociaux imbéciles, état d’esprit général mesquin, dégoût du commerce organisé pour multiplier les addictions, indignité de l’abandon des individus au flot du satané « progrès » – dénoncé depuis deux siècles mais toujours promus par les actionnaires qu’il engraisse –, et last but not least, cynisme, bêtise et esprit de lucre… Il ne faut plus que l’incursion des destins personnels et de la maladie pour faire de la Terre un enfer, ou un excellent sujet de réflexion.
Avec l’énergie qui l’habite, Hector Mathis (né en 1993 et grandi en banlieue qu’il nomme « la grise ») a fait de son roman un jazz. Nerveux comme un pianiste de ragtime, amateur de la syncope de L.-F. Céline, c’est avec un phrasé rebondissant qu’il nous raconte l’histoire de Sitam (Mathis lu en miroir), qui, accompagné de sa copine, la « môme Capu », vit son propre voyage au bout de la nuit. Ils quittent Paris au moment où le chaos s’y répand. Au milieu des sirènes, le couple s’extrait de justesse et se replie en banlieue avant de poursuivre son errance de petits boulots en rencontres remarquables. Soucieux d’écrire dès qu’il le peut, Sitam poursuit un projet littéraire qui l’obsède et lui insuffle la force de réagir lorsqu’une maladie dégénérative s’empare de lui. Pour le coup, il entame un véritable périple dans la nuit lorsqu’il perd temporairement la vue, ou qu’il doit lutter avec un corps qui le lâche. Les pages où il élabore l’esthétique de l’hôpital démontrent qu’on a là un auteur qui a de la ressource. D’autant que son livre n’a pas l’acidité des vins trop jeunes.
Quand bien même on éprouve l’urgence qu’il ressent à s’exprimer tant que la vie lui conserve l’usage de son corps, Hector Mathis n’est pas tombé de la dernière pluie. D’abord il sait lire, ensuite il a compris qu’on ne récolte rien de bon à se contenter de peu, et, surtout, que la littérature ne se donne pas. « Écrire pour se libérer d’un poids c’est faire dans le téléfilm », jette-t-il. Décrivant merveilleusement la fin de la littérature quand elle est composée de livres-à-vau-l’eau, il paraît étonnamment mûr dans l’exercice de ces assertions qui tombent comme des sentences de moraliste achevé. Sans doute parce qu’il est de la trempe des lecteurs aguerris qui ne prennent pas une ineptie pour un chef-d’œuvre, et qui savent tresser des images, jouer de l’antonomase ou de la charade à tiroir… Pour les « pré-morts assumés » que nous sommes tous, quelques propos qui prouvent qu’elle n’est pas « carbonisée la littérature ».

Vous vous destiniez à la musique. Qu’est-ce qui a mis la...

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