RUBRIQUE Entretiens
Les articles
Un auteur
Hiver nucléaire
En deux ouvrages, Alexandre Labruffe dévoile par des nano-récits la fin de notre monde. Cauchemardesque, toxique, burlesque aussi.
Les livres, on ne le hurle pas assez ou à tort, renferment d’ahurissantes boîtes de Pandore. Impossible de trouver meilleure drogue, meilleur ferment de connaissances, meilleur démultiplicateur d’émotions, d’expériences, d’existence(s) que ces contenus libérés, mélange de fictions et de réel qui vibrionnent dans nos têtes, explosent, font évoluer les perceptions, les représentations, les conventions… Il en est ainsi d’Un hiver à Wuhan, difficilement dissociable de Chroniques d’une station-service (Verticales, 2019), deux volets d’un diptyque écrits par un Jedi armé d’un sabre à « haïkus...
Un auteur
Seul et en bonne compagnie
Deux livres viennent rendre compte de l’univers poétique de Thomas Vinau, entre prose nerveuse et poésie rêveuse, entre Carpentras et Montana.
C’est une voix qui se fait entendre. Pas avec un haut-parleur, ce n’est pas le genre de Thomas Vinau. Le garçon préfère les chemins de traverse de la petite (et parfois grande) édition. En neuf ans, ce ne sont pas moins de vingt-quatre titres qui ont pavé un chemin céleste reliant une littérature américaine gouailleuse en diable et les solitudes éparses d’une poésie française en quête...
Chagrins enfouis à Paris
Le plus parisien des écrivains du siècle dernier, Léon-Paul Fargue, n’avait toujours pas d’œuvres complètes. Cette scandaleuse lacune est comblée. Les « Chroniques parisiennes » inaugurent la somme.
Bibliographe pour un grand libraire de livres anciens et bibliothécaire, Barbara Pascarel se meut dans le milieu du livre avec beaucoup d’aisance. Curieuse de nature et agissante de tempérament, elle milite depuis plus de vingt ans pour la connaissance de Léon-Paul Fargue, qui sera pour longtemps encore le plus parisien des écrivains. Elle est en particulier la cofondatrice de la Société des...
Extractions de la zone d’oubli
Entre proses fragmentaires et poèmes, le nouveau livre de Bertrand Belin fore la mémoire pour en rapporter les sédiments d’une enfance étouffée. Et fixe la matérialité des origines.
Avec Vrac Bertrand Belin ne déroge pas à une règle qui se fait jour dans son œuvre : chaque livre sera différent de ceux qui l’ont précédé mais tous auront cette même marque de fabrique singulière, difficile à identifier pourtant mais impossible à ignorer. Comme un peintre qui changerait de méthode mais conserverait une « patte » permettant d’identifier l’origine de chaque tableau. ...
Un monde trop blanc ?
À partir d’un délit de fuite, l’écrivaine Laila Lalami, d’origine marocaine, nous plonge dans un quotidien américain gangrené par le racisme. Un roman introspectif, subtil et grave.
Malgré la mondialisation, le rapprochement des peuples, des cultures, le problème de l’identité enkyste nos sociétés. Les États-Unis, pays d’émigration depuis leurs origines récentes, défrayent dramatiquement la chronique. Si des hommes peuvent y être assassinés aussi facilement par des policiers, que sont les vexations, humiliations, freins, mises à l’écart subis par les non Wasps, ces non...