La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine français C’est plus beau là-bas, de Violaine Bérot

septembre 2022 | Le Matricule des Anges n°236 | par Éric Dussert

C’est plus beau la-bas

Dans un roman rapide et dense, comme elle a pris l’habitude de les servir, Violaine Bérot se lance bille en tête dans la tourmente qui nous attend selon les hypothèses les plus pessimistes : chaos social avec émeutes, répression et, puis si tout peut encore s’améliorer à ce stade, retour au calme. En imaginant le parcours d’un homme raflé par des hommes armés, battu, retenu prisonnier dans des conditions abominables dans un hangar avec un millier d’autres, elle élabore une fiction qui partirait du sombre SchrummSchrumm de Fernand Combet (Verticales, 2006) pour aboutir aux étrangetés commises par Les Gens de la clairière de Régis Rivald (Buchet-Chastel, 2019) en passant par les contre-utopies de Ravage (René Barjavel) ou de Malevil (Robert Merle).
Le narrateur, cet homme raflé, est un professeur d’université dont les enseignements ont poussé des jeunes gens à la révolte, sans que l’on sache jamais si leur clastique remise en cause du système a abattu capitalisme et État pour permettre la construction d’une utopie ou, au contraire, produit l’exil de ces rebelles. Violaine Bérot interroge le désir de mutation sociale, la capacité de résister à la violence, l’appréciation de son propre état d’abattement et de ses faiblesses face à l’autorité, puis, toujours dans l’ignorance des conséquences des événements dont on devine seulement la portée, le goût de l’autre et le désir d’être ensemble.
Construit en paragraphes qui démarrent par une conjonction comme « or », « donc », etc., le roman en forme d’introspection d’un homme désemparé prend les allures d’une explication sociologique méthodique. Et elle l’est, au fond, en prenant comme point d’appui cette sentence : « de ce qu’il adviendra, aucun de nous ne pourra se plaindre », et en concluant, avec une lucidité que l’on aimerait plus répandue, que le ciment de la société c’est la joie. C’est plus beau là-bas est probablement l’un des livres de notre époque qui exprime le mieux notre désarroi, notre désir de changement et ce qui devrait être notre but collectif.

Éric Dussert

C’est plus beau là-bas
Violaine Bérot
Buchet-Chastel, 122 pages, 14,50

C’est plus beau là-bas, de Violaine Bérot Par Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°236 , septembre 2022.
LMDA PDF n°236
4,00