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Événement & Grand Fonds L’impossible fin

mai 2023 | Le Matricule des Anges n°243 | par Feya Dervitsiotis

Les éditions Cambourakis font paraître un livre attendu de l’écrivain hongrois László Krasznahorkai. Présenté comme un achèvement par son auteur, Le Baron Wenckheim est de retour se tient plutôt au bord de l’abîme.

Le Baron Wenckheim est de retour

On reconnaît László Krasznahorkai à ses phrases longues et tortueuses, obsessionnelles, qui semblent faites pour égarer celui qui les traverse. À ses images crépusculaires, hallucinées, d’une beauté terrifiante – cadavres de baleine, invasions de camions-citernes, amoncellement d’ordures et masses anonymes affamées de destruction y sont monnaie courante. Sous un ciel hongrois écrasant, des lieux mornes, propices à cet étouffement apocalyptique ressenti aussi chez Kafka, Sartre, Beckett, sont le théâtre atemporel de catastrophes réussies et de révélations avortées. Son œuvre nous parvient grâce au travail de traduction admirable de Joëlle Dufeuilly.
Publié en 2016 en Hongrie, Le Baron Wenckheim est de retour est considéré par Krasznahorkai comme son dernier mot, et une suite à trois de ses précédents romans. Nous lisons aujourd’hui ce texte immense avec une étrange note d’intention en tête : après plus de trente ans, il déclare être l’auteur d’un seul livre, « le livre Le Tango de SatanLa Mélancolie de la résistanceGuerre & guerreLe Baron Wenckheim est de retour  ».
Un baron désargenté retourne à sa ville natale, après quarante-six ans d’exil et une vie passée dans les casinos de Buenos Aires. La destination n’est pas Budapest, mais une ville de province qui s’apparente à celle qui vit l’auteur naître, Gyula. Pensant rentrer « là où tout est comme autrefois, là où rien n’a changé vraiment », son conservatisme béat est confronté à un changement substantiel (son amour d’adolescence a vieilli), à une ville en déshérence et aux tractations des habitants afin d’accueillir celui qu’ils perçoivent comme un généreux investisseur. Le délire romantique du baron se heurte au fantasme pécuniaire et médiocre de la cité, synthétisé par un pamphlet anonyme qui règle son compte à la Hongrie : « être hongrois ne signifie pas appartenir à un peuple, mais être atteint d’une maladie, un mal incurable, effroyable, un mal endémique ». Comme une réponse à cette malédiction, le chaos s’empare de la ville. Des personnes se mettent à disparaître, les déchets s’amoncellent, des statues sont déboulonnées, des animaux massacrés, de gigantesques crapauds bruns envahissent les rues… puis tout prend feu. Avec un réalisme si intense, si émancipé des usages qu’il « confine à la folie » (son expression), Krasznahorkai décrit les symptômes d’une société au bord de l’implosion. Laissant l’imagination agir, il la fait finalement imploser, mais à défaut de Royaume éternel, tout recommence.
En plantant son univers sur les marges du pays et du cours des choses, Krasznahorkai exprime une fuite des normes, à laquelle se prête aussi son écriture. Dès son premier roman, Le Tango de Satan, paru en 1985, la longueur de ses phrases le plaçait en révolutionnaire par rapport à la tradition hongroise. Dans Le Baron Wenckheim est de retour, pas de guillemets, les paroles se mêlent à la narration, les phrases s’étalent sur plusieurs pages, englobant points de vue et...

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