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Domaine étranger Le Pèlerin noir et autres recits

mai 2023 | Le Matricule des Anges n°243 | par Éric Dussert

Le Pèlerin noir et autres recits

À l’heure où se redécouvrent les précurseurs de l’écologie et les écrivains qui se sont focalisés sur la nature, il paraît grand temps de remettre Mikhaïl Prichvine (1873-1954) en valeur : il est sans conteste le grand écrivain russe sur le sujet. Pour nous rouler dans le galvaudé, disons qu’il est le Thoreau cyrillique. Quoique beaucoup moins édité que l’Américain en France : pour plus de quatre cents éditions de Thoreau on ne compte que cinq ou six livres de Prichvine en langue française seulement. Dont deux livres pour enfants. Il faudra un jour qu’on nous explique cet incompréhensible dédain.
Voyageur intrépide, chasseur, diariste, spectateur scrupuleux de son époque, il a laissé un récit magnifique, Ginseng, allégorie de la symbiose de l’être humain et de la nature, implications amoureuses comprises. D’abord titré « La Racine de vie », ce grand texte de 1933 fait de cet ethnologue amateur un des raconteurs d’histoires panthéistes les plus délectables. Parfois très proche du folklore russe, il est encore l’auteur d’un autre texte important, le Calendrier de la nature (1935) et aura parcouru pour établir son œuvre le continent russe d’ouest en est, des Sources de Berendeï (1925) aux yourtes des nomades d’Asie centrale. Reste que civilisation et nature russes ne sont pas sans danger, comme il l’a écrit à propos des premières années de la Révolution bolchevique dans « Le calice d’ici-bas » avec des accents un peu bibliques et un instituteur christique. En somme, Prichvine n’est pas un raconteur bénin, ainsi que le pensait Zamiatine : « Prichvine rappelle Kipling et son Gen-Chen [Ginseng] est apparenté aux deux Livre de la Jungle d’autant plus que l’action se déroule dans une forêt vierge de l’Extrême-Orient russe, quelque part près de la frontière de la Mandchourie. C’est se risquer que de dire “ l’action“ en parlant de ce livre : c’est plutôt un poème lyrique » (Marianne, 15 avril 1936). Prichvine est un classique négligé, corrigeons ça.

Éric Dussert

Le Pèlerin noir et autres récits
Mikhaïl Prichvine
Traduit du russe par Yves Gauthier
Noir sur blanc, 352 pages, 23

Le Matricule des Anges n°243 , mai 2023.
LMDA papier n°243
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