Space opera, puissances politiques, ordre religieux, Richard Canal fait feu de tout bois pour alimenter sa science-fiction multiplanétaire. Parmi les huit « Quadrants », règne la Chancelière Farida Dontzen, dont l’univers est menacé par la chute de la planète Déloria sous les coups de l’énergie infinie des « mornes », non sans que les réseaux de la « Trame » soient également attaqués. Voilà le résultat de « l’essaimage de l’humanité à travers le vide intersidéral » et de la duplication des individus « dans l’Analog Word sous une forme solide, la personna ». De surcroît la mort prochaine de celui qui espérait l’immortalité, Kuniaki Toshigawa, maître du plus riche Quadrant, risque de faire s’écrouler la coexistence des puissances. Cédant à la glace, « Cristalhambra, la ville vertige » est le reflet de cet équilibre menacé. Et qui sait si les âmes rejoindront la planète Animamea ? C’est l’enjeu d’un vaste conflit religieux, y compris avec les Templiers qui fomentent d’éliminer la Chancelière. Entre les adeptes de la « Congrégation du Retour » sur terre et les expansionnistes, le sort de l’empire est fort disputé…
Il y a plus de guerre que de paix dans cette monstrueuse épopée. L’orgueil et les dissensions économiques sont le signe qu’un tel roman est une métaphore de notre monde. En cinquante chapitres aux noms de personnages alternés et récurrents, la narration progresse jusqu’à l’épilogue avec la mécanique heurtée d’une horloge atomique. Peut-être Richard Canal, tant son imagination bouillonne, est-il le digne émule de Dan Simmons dont la tétralogie d’Hypérion est probablement le plus ample et le plus subtil joyau de la science-fiction contemporaine…
Thierry Guinhut
Cristalhambra
Richard Canal
Mnémos, 304 pages, 21,50 €
Domaine français Cristalhambra
juin 2023 | Le Matricule des Anges n°244
| par
Thierry Guinhut
Un livre
Par
Thierry Guinhut
Le Matricule des Anges n°244
, juin 2023.