auteur Emmanuel Darley
A propos
Monsieur Darley
Les anges des pages théâtre souhaitaient laisser un espace dans ce numéro à Emmanuel Darley, disparu le 26 janvier dernier. Parce que c’est difficile de se dire que l’on ne pourra plus lire de nouveaux textes de lui, voyager à travers ses photos, son sourire…
Voici comment il se présentait pour les jeunes lecteurs : « D’abord je suis né. Ensuite je suis allé à l’école. Comme tout le monde. J’ai voulu faire vétérinaire. Comme beaucoup. Pompier, non. Pilote d’avion non plus. Et puis, petit à petit, j’ai eu envie de raconter des choses. (…) Pour commencer j’ai voulu faire chanteur de rock....
L’humanité en question
Flexible, hop hop !, une comédie sur le monde du travail et Être humain, un oratorio à partir d’un fait divers, la prise d’otage d’une école maternelle à Neuilly en 1993, sont réunies dans un même recueil. Deux facettes surprenantes d’Emmanuel Darley.
La rentrée d’Emmanuel Darley est très chargée. Une dizaine de compagnies monte ses pièces cet automne. Rendez-vous est pris à Laval, jour de la première de Flexible, hop hop ! par le Théâtre Dû. En parcourant son site internet, une rubrique « vague bio » laisse présager qu’il est plutôt pudique. L’interview est chaleureux, entrecoupé de silences, de phrases en suspens et de rires.
Sur...
Ouvrages chroniqués
Je t’écris mon amour (suivi de) Xitation
de
Emmanuel Darley
2017
Un an après sa disparition, Actes Sud-Papiers a choisi de publier trois nouvelles pièces d’Emmanuel Darley. Une belle façon de garder sa parole vivante, même si cela procure un sentiment partagé, entre le plaisir de continuer à le lire et la tristesse reconvoquée de sa disparition qui colore toute nouvelle lecture d’une forme de regret. Les trois textes parlent tous d’amour et de désir, la grande pudeur de Darley semblant même s’effacer un peu. Xitation déploie l’humour de l’écrivain pour rire de nos ratages et de nos maladresses. Un jeune homme explique à une jeune fille comment faire...
Laurence Cazaux
juin 2017
Le Matricule des Anges n°184

Le Bonheur
de
Emmanuel Darley
2007
Emmanuel Darley, dans une langue brute, tente un portrait de l’immigration clandestine vue de l’intérieur. Implacable et radicale dénonciation.
Ils sont sans nom et sans passé, ou ils les ont oubliés. On les tutoie pour les arnaquer ou pour les renvoyer chez eux. Ils se tutoient entre eux, ça prête à confusion. Ils sont nés là-bas, ils ont voulu venir ici, on les reconduira là-bas. Ce sont des hommes. Ce sont des femmes. Ce sont des enfants. Emmanuel Darley fait, avec Le Bonheur, une sorte de ronde à la Schnitzler et c’est la parole qui passe d’une silhouette à l’autre. Bribes de vie, lambeaux de destin de clandestins. « Le bonheur », c’est ce qui est promis à ceux qui quittent, en douce, l’Afrique où ils survivent pour le...

Qui va là ? (suivi de) Pas bouger
de
Emmanuel Darley
2002
En un roman polyphonique et deux pièces de théâtre, le jeune Emmanuel Darley dessine l’insensé de notre monde, entre guerre, solitude et errances vaines.
Évidemment, on pense à Sarajevo où l’auteur a séjourné un mois, lorsqu’on lit l’histoire de Restonica, la petite ville qui subit les assauts d’une guerre civile. Un des malheurs raconte l’implacable logique de la destruction, des massacres, des viols, des meurtres. Le roman pourrait être aussi bien une pièce de théâtre : pas de descriptions, pas de narrateurs, seulement des voix qui s’avancent et parlent. Des voix de vivants, de survivants, d’agonisants et de morts. En donnant des noms français aux personnages, Emmanuel Darley réfute la part exotique de l’Histoire. Le massacre qui se...

Un des malheurs
de
Emmanuel Darley
2003
En un roman polyphonique et deux pièces de théâtre, le jeune Emmanuel Darley dessine l’insensé de notre monde, entre guerre, solitude et errances vaines.
Évidemment, on pense à Sarajevo où l’auteur a séjourné un mois, lorsqu’on lit l’histoire de Restonica, la petite ville qui subit les assauts d’une guerre civile. Un des malheurs raconte l’implacable logique de la destruction, des massacres, des viols, des meurtres. Le roman pourrait être aussi bien une pièce de théâtre : pas de descriptions, pas de narrateurs, seulement des voix qui s’avancent et parlent. Des voix de vivants, de survivants, d’agonisants et de morts. En donnant des noms français aux personnages, Emmanuel Darley réfute la part exotique de l’Histoire. Le massacre qui se...
Une ombre
de
Emmanuel Darley
Une ombre, une pièce grave et belle sur un homme qui devient mur pour faire face à la mort. Emmanuel Darley nous immobilise, debouts.
Je suis un mur. Je suis façade, je suis immeuble. Quelques blocs de pierres ajustées, du ciment, du crépi.« Ainsi commence le monologue d’Antoine, un homme qui a choisi de devenir mur. Et de revendiquer toute l’importance de sa fonction : »Je suis le mur, je fais corps avec lui et je le fais bien, c’est là mon rôle, ma charge, j’aime le travail fait dans les règles, ne laissant rien au hasard, j’aime être dans ma fonction au-dessus de tout reproche, sans tache. Je suis comme une poutre, une charpente, un mur porteur. Je suis un de ces fers empêchant les écarts, l’affaissement...