auteur Gilles Ortlieb
A propos
Il voyage en solitaire
Français né au Maroc et vivant au Luxembourg, polyglotte partagé entre l’Hexagone et la Grèce, Gilles Ortlieb trouve dans la prise de notes et l’écriture de poésie, un ancrage pour tenter de fixer son errance intérieure. Et porter une lumière oblique sur les êtres et les choses solitaires et humbles.Visite en sa compagnie des friches industrielles et humaines.
Il doit avoir une dizaine d’années, le gamin qui glisse sur ses rollers, la crosse de hockey à la main. Il désigne le grand vélo luxembourgeois appuyé contre un mur du marché d’Aligre. Il voudrait qu’on le pousse. Ses copains font glisser le palais de plastique sur le sol luisant de pluie. Il y a ce type, écharpe noire autour du cou, figé contre le mur comme si le photographe qui le visait était tout un peloton d’exécution. Le gamin insiste : « Monsieur, s’il vous plaît ». C’est visible pourtant que le type et son vélo se sont posés exactement à l’emplacement imaginaire des buts de...
Ne s’échappant pas
Comme dans la plupart de ses livres, Gilles Ortlieb a rassemblé dans cette « ronde », schnitzlerienne autant qu’exercice de veille, quelques textes épars, sept ici, constitués souvent de notes rassemblées en raison d’un air de famille. « Dimanche fleuve » offre une simple balade au bord de la Moselle, mais permet toutefois de croiser la statue d’un ministre de la viticulture et celle d’un...
La littérature à l’épaule
Touché par « la solitude des choses élémentaires », Gilles Ortlieb pose sur le monde un regard que l’écriture aiguise. Ses poèmes et ses récits tracent une carte sensible de ses voyages où la traque des détails ressemble à une quête sans espoir, mais non sans tendresse, d’une fraternité de souche. Quitte à s’avancer nu et dérisoire.
Dans sa façon de répondre aux questions, Gilles Ortlieb met une énergie considérable à tenter de s’effacer. Le « on » ou le « tu » viennent remplacer le « je » définitivement exilé de la discussion. Pour parler de ses propres textes, le lexique se fait volontiers péjoratif et ce sont « choses » ou « trucs » qui viennent masquer ce que l’écriture suppose de travail, de style et d’éthique. Un...
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Ouvrages chroniqués
Liste alphabétique des titres

Un dénuement : Arthur Adamov
de
Gilles Ortlieb
2019
Lmda N°209
Aux dernières nouvelles (Ângelo, Finitude), Gilles Ortlieb marchait à Lisbonne dans les traces du poète Ângelo de Lima (1872-1921). On le retrouve aujourd’hui pour une nouvelle filature. Cette fois, il met ses pas dans ceux d’Arthur Adamov (1908-1970), le moins connu du trio – « troïka », dira l’intéressé – du théâtre de l’absurde qu’il forme avec môsieur Ionesco et mister Beckett. Des trois,...
Filer Adamov
janvier 2020

Angelo
de
Gilles Ortlieb
2018
Lmda N°193
Gilles Ortlieb part sur les traces d’un « fantôme ambulant », l’évanescent poète Ângelo de Lima.
La mémoire tient parfois à un fil. Sans Orpheu, la revue bien connue de Pessoa dans laquelle il avait publié quelques textes en 1915, Ângelo de Lima (1872-1921) n’aurait-il pas été totalement oublié ? En tout cas, Gilles Ortlieb tire ce fil fragile, ou plutôt le suit-il, qui le mène du Portugal au Mozambique, sur les traces de ce poète également dessinateur de talent, mort à la veille de ses...
Les grandes échappées
mai 2018

Dans les marges
de
Gilles Ortlieb
2016
Lmda N°174
Double parution pour un Gilles Ortlieb désormais consacré : de nouveaux itinéraires et des hommages littéraires renouvelés.
Depuis la publication des contes grecs de L’Arbre-serpent (Bordas, 1982), Gilles Ortlieb mène une double activité de traducteur et d’écrivain itinérant. Né en 1953 à Ksar el Souk au Maroc, il chemine assez pour perpétuer la tradition d’Apollonios de Tyane, le philosophe errant. Les seuls titres de ses vingt-quatre livres portent mention des toponymes de Luxembourg, Gibraltar, Moyeuvre,...
Les ambulations gratifiantes
juin 2016

Et tout le tremblement
de
Gilles Ortlieb
2016
Lmda N°174
Double parution pour un Gilles Ortlieb désormais consacré : de nouveaux itinéraires et des hommages littéraires renouvelés.
Depuis la publication des contes grecs de L’Arbre-serpent (Bordas, 1982), Gilles Ortlieb mène une double activité de traducteur et d’écrivain itinérant. Né en 1953 à Ksar el Souk au Maroc, il chemine assez pour perpétuer la tradition d’Apollonios de Tyane, le philosophe errant. Les seuls titres de ses vingt-quatre livres portent mention des toponymes de Luxembourg, Gibraltar, Moyeuvre,...
Les ambulations gratifiantes
juin 2016

Sous le crible
de
Gilles Ortlieb
2008
Lmda N°94
Par la grâce de l’expression, avec ses notes de voyages et d’errance, Gilles Ortlieb restitue une part universelle du monde. Une leçon d’acuité et d’écriture.
Dans ces carnets de route qui nous conduisent entre autres en Grèce, au Portugal, en Lorraine, en Belgique, au Luxembourg où vit l’auteur, Gilles Ortlieb cite Fernando Pessoa : « l’essentiel en art, est d’exprimer ; ce qui est exprimé est sans intérêt ». C’est bien de cela qu’il s’agit ici : exprimer au plus juste un moment, un détail, une pensée. L’écriture de chaque note, ici, s’apparente à...
Sur le motif
juin 2008

Au grand miroir
de
Gilles Ortlieb
2005
Lmda N°65
Il aura mis beaucoup de temps à se décider. Mais quand il part pour Bruxelles en 1864, c’est pour six semaines : il y restera plus de huit cents jours, y contractera la mort qui l’emportera un an et demi après son retour en France.
Gilles Ortlieb a mis ses pas dans ceux de Charles Baudelaire, revenant dans le détail au séjour belge, hôtel du Grand Miroir, de l’auteur des Fleurs du mal....
Voir Bruxelles et mourir
juillet 2005

Place au cirque
de
Gilles Ortlieb
2002
Lmda N°39
Avec Gilles Ortlieb, la poésie pourrait bien devenir populaire. Cet arpenteur des territoires et des livres sait trouver les accords qui rendent un peu plus habitable notre monde.
Dire ce qu’est la poésie de Gilles Ortlieb n’est pas aisé. Non qu’elle nous plonge dans des formes étonnantes ou nous entraîne dans l’exploration d’un lexique exotique. C’est tout le contraire. Sans pathos, ses poèmes s’équilibrent au plus juste d’une vision quotidienne (d’un paysage bruxellois par exemple) et cet équilibre-là, pesé au plus fin trébuchet, repose sur de longs vers et une...
L’or des humbles
juin 2002