auteur Imre Kertész
A propos
Le galérien sans qualités
Philosophe de l’impensable, mythographe du réel, l’écrivain hongrois, prix Nobel 2002, construit une œuvre dont la visée est l’avènement de l’Holocauste comme culture. Naviguant entre introspection et contemplation, Journal de galère en dévoile les fondations théorico-littéraires.
En 1975, grâce au concours de l’essayiste Pal Réz, Imre Kertész publie Sorstalanság, premier roman dont le titre hongrois signifie « absence de destin » et qui, en français, deviendra Etre sans destin (Actes Sud, 1998). Avec cette œuvre atonale et radicale, il pose les bases d’une approche de l’expérience concentrationnaire qui ne souffre d’« aucune morale statique ». Tout en échappant à la dramatisation stylisée des « figures imposées » telles que le voyage dans les wagons à bestiaux, l’arrivée à Auschwitz, la sélection ou la douche, Kertész s’attache à façonner un personnage soumis à la...
Ouvrages chroniqués
Dossier K.
de
Imre Kertész
2008
Dialogue réflexif entre Imre Kertész et un alter ego intrépide, « Dossier K. » explore les impasses de la gestation d’une œuvre inestimable.
Un adolescent vif et un brin naïf est arrêté à Budapest, puis projeté dans le système concentrationnaire nazi ; un homme-fantôme lutte contre le gel d’un état « fonctionnel » dans l’espoir vain de recouvrer son destin : György Köves. Un adolescent âgé de 15 ans est arrêté à Budapest, puis déporté à Auschwitz ; un homme rencontre son destin par la force d’une écriture à la fois soumise et rétive au joug stalinien : Imre Kertész. Quels rapports secrets (ou fictifs) entretiennent l’antihéros d’Être sans destin et du Refus et le prix Nobel de littérature 2002, son auteur ? Voilà le malentendu...

Liquidation
de
Imre Kertész
2004
Imre Kertész réaffirme sa conviction qu’Auschwitz n’est pas qu’un moment de l’Histoire qui peut être dépassé : avec lui une certaine idée du Mal s’est enracinée dans les consciences, contaminant pour longtemps les valeurs fondamentales de l’Occident.
Lorsqu’il a reçu le prix Nobel de littérature en 2002, Imre Kertész travaillait sur un livre dont le titre provisoire était Felszámolás, qui signifie Liquidation. Et c’est sous ce titre que paraît aujourd’hui en français cet ouvrage, le premier achevé depuis la consécration suédoise. Jusque là Kertész, né à Budapest en 1929, était connu pour son roman Être sans destin paru aux éditions Actes Sud, comme l’ensemble de son œuvre traduite de façon magistrale en français. Ce livre fortement autobiographique narrait la déportation à Auschwitz-Birkenau d’un garçon juif hongrois de quinze ans....

Le Chercheur de traces
de
Imre Kertész
2003
Sur les lieux d’une tragédie jamais nommée, Imre Kertész suit l’enquête d’un émissaire qui lutte jusqu’aux limites de la folie pour que la vérité du mal triomphe de l’oubli.
Celui qui s’engage aux côtés du chercheur de traces doit renoncer à effectuer un voyage d’agrément. Émise par l’auteur de Être sans destin, Le Refus ou Un autre -prix Nobel de littérature en 2002-, l’invitation ne saurait comporter la moindre ambiguïté : il s’agit une fois de plus d’approcher la lancinante question du mal et de son inscription dans les êtres, de tremper sa plume dans le noir d’encre de l’âme humaine. Le récit, magnifique et douloureux, prend ici la forme d’une parabole, mais délestée de toute velléité d’instruire ou de rassurer ; nulle situation historique, pas de repère...

Le Refus
de
Imre Kertész
2001
Imre Kertész réunit un roman de jeunesse et une chronique de la vieillesse : le livre-bilan d’une existence placée sous le signe de la tyrannie.
Dans son admirable Utopie et désenchantement, Claudio Magris fait remarquer avec justesse l’excessif usage littéraire des mots « dérangeant » et « provocant », appliqués à des livres ou à des écrivains qui se révèlent finalement des plus bénins, des mieux intentionnés.
Tel n’est certes pas le cas d’Imre Kertész (né en 1929) et de son dernier roman à paraître par chez nous. Qu’on en juge : revenant sur le refus des éditeurs hongrois, au temps du totalitarisme, de publier Être sans destin (Actes Sud, 1998) où il témoignait de sa déportation en tant que juif au camp de Buchenwald, l’auteur...
Un autre
de
Imre Kertész
1999
Témoin et victime des barbaries du siècle, un grand écrivain hongrois se cherche des raisons de survivre. Par le joyeux Imre Kertész.
Dernièrement, on me dit souvent que j’ai « changé ». En bien ? En mal ? Je remarque que c’est plutôt en bien et j’ai l’impression que l’on m’en tient rigueur. Ces jours-ci, V. m’a fait des reproches : j’aurais « perdu ma profondeur », je parle de droits d’auteur et de questions matérielles. Comment ? C’est au statut de prisonnier et à l’infantilisme de la dictature que je devrais ma « profondeur » ? Aurais-je vécu quarante ans à l’encontre de ma propre nature, et même simplement à l’encontre de la nature ? Ce n’est pas exclu… moi aussi je constate que j’ai changé, d’une autre manière, il...
Être sans destin
de
Imre Kertész
Chronique de la vie d’un jeune juif dans un camp de la mort, ce livre reconstitue une forme de suspense : le lecteur connaît l’histoire, le narrateur, non.
Encore un livre sur les camps. Encore les trains, les coiffeurs, le tri, les chambres à gaz, le froid, la douleur, les coups, la faim immense, la vie en veilleuse, la boue. Encore quelqu’un qui va raconter. Imre Kertész choisit de le faire sans recul. Il raconte, sans préjuger de la suite. Et le lecteur constate avec effroi l’étendue de ses leurres.
Il décrit ce qu’il voit. Les femmes qui se refont une beauté à l’arrivée du train. Le « double trait d’union ondulé » entre les mots Auschwitz et Birkenau. Le lever du soleil : « C’était beau et tout à fait intéressant. A la maison, à cette...