auteur Jean-Jacques Viton
A propos
Tandem pour jamais
Les poètes Liliane Giraudon et Jean-Jacques Viton ont ce point commun d’avoir toujours cédé à une audace qui les a mis face aux zones insues, et peu sécurisées, de l’écriture. Façons de ne jamais oublier la jeunesse fougueuse, impertinente, rieuse et nécessaire, que certains livres nous offrent face à la novlangue de la mondialisation.
Liliane Giraudon et Jean-Jacques Viton sont à eux deux une partie non négligeable de la mémoire de la poésie, autant française qu’étrangère. Déjà par le rôle qu’ils tinrent en tant que directeurs de revues (nous y reviendrons). Mais aussi par leurs livres, les lectures qu’ils en firent, en France et à l’étranger, ensemble, séparés, en groupe, lors de festivals. Les grandes amitiés qui en naquirent, notamment celle d’Henri Deluy, complice, depuis les premiers temps, de Jean-Jacques Viton, puis très vite de Liliane Giraudon, formant le trio du groupe de Marseille, y sont centrales. Il faut...
« Laisser la place au fantôme »
Deux régimes de voix distincts, selon que Liliane Giraudon ou Jean-Jacques Viton répondent, donnent à entendre, tour à tour, l’intensité passionnée, la distance réflexive, la complicité rieuse de ce couple moteur, abrasif, qui invente toujours dans ses livres et sa vie des lignes de fuite audacieuses et libres.
C’est près de Castellane, dans le 6e arrondissement de Marseille, à ne pas confondre avec La Castellane, cité du 16e arrondissement, quartier natal de Zinedine Zidane (Liliane nous parlera des origines quasi religieuses du football, de la beauté tactique des mouvements des joueurs, etc.), que Liliane Giraudon et Jean-Jacques Viton nous ont accueillis, ce dimanche de janvier. Soleil matinal...
Couture au commencement
Faut-il ranger une bibliothèque selon un ordre alphabétique ? Faire donc suivre les livres de Jean-Jacques Viton de ceux de Liliane Giraudon ? Choisir un autre ordre ? Séparé on est ensemble, tel pourrait être l’avertissement du rapprochement de deux écritures pourtant distinctes. Si rapport il y a, elles se reconnaissent dans les embardées réelles que chacun de leur nouveau livre loge en...
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Ouvrages chroniqués
Cette histoire n’est plus la nôtre mais à qui la voudra
de
Jean-Jacques Viton
2016
Le poète signe un livre de grande santé impressionnant, focus acéré sur la capacité du poème prosé à être une pièce de résistance à la dévastation du monde.
Avec plus de quarante livres à son actif, Jean-Jacques Viton s’amuse toujours à miner ses informations biographiques de coquetteries burlesques. Elles font sourire, tant l’humour pince-sans-rire s’allie à l’esprit dadaïste. Par exemple, il se fait naître en 1933, date vérifiable, et mourir, lui, le bien vivant à l’œil de Sioux, en 1620, à Paris. Les deux précisions ne servent rien, peut-être ouvrent-elles seulement la délicatesse d’une pudeur que Viton a face à la mort elle-même, face à « ce qui vogue en naufrage dans les ruisseaux un dégoût où / parfois on accepte les déchets », et à ce...
Je voulais m’en aller mais je n’ai pas bougé
de
Jean-Jacques Viton
2008
Jean-Jacques Viton poursuit un cycle de poèmes critiques de la violence du monde, véritable planche de vivre contre l’épuisement et le nihilisme.
Kanaka, l’avant-dernier livre de Jean-Jacques Viton, proposait de voyager sans bouger de chez soi, à partir de cartes postales reçues des amis des quatre coins du monde. Voyage immobile en apparence puisque les cartes devenues poèmes créaient les lignes de fuite de la rêverie. Je voulais m’en aller mais je n’ai pas bougé, lui, transforme la logique de réception passive en volonté expresse de se mettre en mouvement. Mais le résultat est à la fin le même : je n’ai pas bougé. C’est la ruse du renard qui se dit là, sourire en coin. Mais on ne rit pas longtemps, même si on n’avance parfois...
Kanaka
de
Jean-Jacques Viton
2006
Avec « Kanaka », poème de la mémoire voyageuse, Jean-Jacques Viton cerne moins un lieu géographique que les étapes poétiques d’habitation du monde.
Depuis les Douze apparitions calmes de nus et leur suite qu’elles provoquent (1984), les titres de Jean-Jacques Viton se sont considérablement réduits. Trois syllabes pour Kanaka, son dixième livre publié aujourd’hui, comme Patchinko (2001) ou Comme ça (2003) qui étaient déjà des sortes de déambulations mondiales, vers la Chine et l’ailleurs au sens presque d’un Michaux par la distance ironique que Viton cherche et trouve toujours dans le revers de son poème. Par les attaques aussi, les décalages perceptifs, la narration, l’attention au presque rien. On se souviendra ici de son formidable...
Patchinko
de
Jean-Jacques Viton
Dans le même esprit que L’Assiette (P.O.L, 1996), Jean-Jacques Viton reprend avec Patchinko un procédé qui place l’objet au centre du livre et délimite le territoire du poème. Patchinko, mot valise ici, est dans la réalité un flipper japonais différent dans son fonctionnement à celui que nous connaissons. Jeu de pur hasard, le patchinko se présente en position verticale. Les billes une fois lancées retombent prestement ou se positionnent de-ci de-là dans les orifices placés sur leur chemin. Ce flipper dont s’empare le poète est une vision ou comme il l’écrit « un objet fantôme/ on y joue...
L' Assiette
de
Jean-Jacques Viton
Les Poètes (Vestiaire) et L’Assiette ne semble rien partager de commun. Le premier est une chronique burlesque et exhaustive des coulisses des lectures publiques de poésie, le second un livre de quarante poèmes où il est question d’entretiens privés, de fonds d’assiettes dans lesquelles se mirer. Pourtant, à y regarder de plus près, si l’un peut servir de manuel savant et de guide du jeune poète à la recherche de prestations en tout genre, et l’autre s’amuse à jeter l’eau du bain avec l’eau de la vaisselle, en provoquant des situations incongrues au beau milieu de situations sans relief,...
Les Poètes (Vestiaire)
de
Jean-Jacques Viton
Les Poètes (Vestiaire) et L’Assiette ne semble rien partager de commun. Le premier est une chronique burlesque et exhaustive des coulisses des lectures publiques de poésie, le second un livre de quarante poèmes où il est question d’entretiens privés, de fonds d’assiettes dans lesquelles se mirer. Pourtant, à y regarder de plus près, si l’un peut servir de manuel savant et de guide du jeune poète à la recherche de prestations en tout genre, et l’autre s’amuse à jeter l’eau du bain avec l’eau de la vaisselle, en provoquant des situations incongrues au beau milieu de situations sans relief,...