auteur Marie Didier
A propos
Résistance active
Médecin des pauvres et des tziganes, résolument engagée dans son siècle, Marie Didier est entrée en littérature pour épauler sa pratique médicale. Et mettre en lumière les ténèbres auxquelles cesser de vivre droit nous conduirait.
C’est un petit coin de verdure dans le quartier de Lardenne à Toulouse que frôlent les avions en approche de l’aéroport de Blagnac. Un jardin dont le portail est toujours ouvert. Et peut-être la maison l’est-elle de même. En passant sous le cerisier, on pense à Jeanne, l’héroïne du cinquième livre de Marie Didier. Jeanne qui, les soixante-dix printemps bien sonnés, venait tailler la haie de notre hôte juchée sur son échelle. On aurait plus de chance de croiser ici les personnages des livres de Marie Didier que de rencontrer leur auteur dans les coulisses de l’édition ou du monde de la...
Écriture chirurgicale
Ce qui frappe chez Marie Didier, c’est la précision du trait et l’exigence du dire. La preuve par trois livres où la médecine tient lieu de motif et la vie d’horizon.
Depuis de longues années, ce désir à peu près quotidien, tour à tour hésitant, encombré de lui-même, retenu, vivace, ce désir est là : désir de dire pour voir : voir le mouvement du dedans, silencieux, caché, qui va se prendre avec celui de leur histoire, de leurs mots, de leurs regards. » La première phrase de Marie Didier, celle qui ouvre Contre-visite, est programmatique. Elle dit, déjà,...
Aiguiser la vie
Si Marie Didier écrit à l’instinct, c’est toujours dans une attention profonde à l’autre et dans le questionnement de ce qu’elle vit. Une manière d’avancer les yeux ouverts sans abdiquer.
Il n’est pas facile d’interroger Marie Didier sur son écriture. Non pas, comme elle le répète, parce qu’elle écrit sans s’adosser à la théorie, mais parce que, comme on pouvait s’en douter, elle est plus intéressée par l’autre, ce qu’il pense, ce qu’il vit, ce qu’il a lu que par l’exploration de son propre travail. Parler de soi, si ce n’est pas s’engager dans une relation à l’autre, doit lui...
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Ouvrage chroniqué
Dans la nuit de Bicêtre
de
Marie Didier
2006
Dans la nuit de Bicêtre souffrent et meurent les insensés. Marie Didier les ressuscite, avec compassion, en une reconstruction historique qui est aussi méditation.
Au cœur des années 70, Michel Foucault se lance dans un nouveau projet, une nouvelle tâche lui semble importer, celle d’écrire « la vie des hommes infâmes », hommes et femmes privés d’histoire et de nom, destins enfouis au fond des archives, avec l’espoir que de ces existences « obscures et infortunées « » naisse pour nous encore un certain effet mêlé de beauté et d’effroi ». Il s’y essaiera avec Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma sœur et mon frère. Marie Didier consentirait sans doute à être ainsi associée à ce projet : pour elle aussi il s’agit bien, elle le dit dès la...