auteur Régis Jauffret
A propos
Il est tous les autres
Écrivain des consciences dérangées, Régis Jauffret embrasse l’époque dans laquelle il vit et lui retourne le miroir ricanant de ses romans. Avec « Microfictions », il tend un épais kaléidoscope, parfois carnavalesque, de la condition humaine.
Difficile de ne pas se demander quel genre de bonhomme on va rencontrer quand c’est Régis Jauffret qu’on va voir. Parce qu’on a lu, par exemple, Autobiographie qui raconte à la première personne les tribulations d’un type prêt à coucher avec n’importe qui pour ne pas avoir à travailler. C’est le portrait d’un fou mis sur les rails de son destin par une logique implacable qui fait de lui un monstre. On a lu aussi Histoire d’amour qui relate comment un homme, le narrateur toujours, décide de tomber amoureux d’une femme aperçue dans un train de banlieue. Comment il va la suivre, la violer,...
Magic circus
Les romans de Régis Jauffret valent d’abord par l’univers qu’ils font surgir. Littérature neuronale, dirait-on, tant la phrase semble directement branchée sur le cerveau des protagonistes. Directe comme un coup de lame, la narration expose les faits et gestes cliniques des narrateurs quand ceux-ci prennent leurs rêves dévitaminés pour la réalité. C’est le cas dans le fascinant Histoire...
« Écrire avec ses terreurs »
S’il se présente volontiers comme un « démolisseur », Régis Jauffret épouse cependant son époque en misant, à partir de nos peurs, toujours sur le pire. Une façon de faire du rire un bâton de dynamite. Et d’écrire contre, tout contre.
S’il se prête sans rechigner au jeu de l’interview, Régis Jauffret profite des questions qu’on lui pose pour lancer de longues phrases à l’assaut d’une pensée qui ne précède jamais, à l’entendre, l’acte d’écrire. Sorties de ses réponses, des anecdotes viennent servir de bases pour de nouvelles digressions, des enthousiasmes, des surprises ponctuées du geste de la main. L’homme passe sans...
Ouvrages chroniqués

Sévère
de
Régis Jauffret
2010
Il y a eu mort d’homme. Un cadavre dans une combinaison en latex rose, enduit de talc. La peau de mue à peine identifiable d’un homme d’affaires influent. à partir de là, le lecteur peut choisir d’abandonner tout de suite ou de suivre les traces de la meurtrière fantasque, secrétaire sexuelle du grotesque cadavre, pantin désarticulé. Et se demander, au bout du compte, ce qui l’a poussé à continuer : ses propres fantasmes sado-maso version barbie, son instinct de vautour aimant les faits divers croustillants (puisque fait divers il y eut, à la source), surtout quand il s’agit d’un homme...

Asiles de fous
de
Régis Jauffret
2005
En guise de théâtre verbal, Régis Jauffret, fin stratège, jette sur la rentrée une petite bombe narrative savamment déguisée.
Avec la parution de L’Enfance est un rêve d’enfant (Verticales) l’an dernier, Régis Jauffret déconcertait son lecteur coutumier des détresses violentes de Clémence Picot, d’une troublante et sombre Promenade, ou de la femme multiple du vertigineux Univers, univers en présentant un roman qui, sans être plus inoffensif, s’écoulait plutôt dans l’enfance et l’Histoire. Asiles de fous, fiction numéro treize, et treizième pied de nez à l’autofiction, fait un retour au couple et aux malheurs familiaux d’une manière une fois de plus confondante.
Gisèle, à la maison, attend en vain, et elle le...

Promenade
de
Régis Jauffret
2001
D’une rare puissance d’écriture, Promenade de Régis Jauffret nous immerge dans les eaux troubles du cerveau, à la recherche des étincelles de la vie.
Une femme erre dans le labyrinthe grouillant d’une grande ville. « Ces cellules n’acceptent pas le statu quo que représente l’existence… chaque instant est une torture ». C’est une errance comme sans fin, peuplée de contacts fugitifs et d’obsessions tourbillonnantes qui la font dériver vers des scénarios fantasmés, appelant la violence, la mort, le suicide, comme seules issues pourtant insupportables. On entend, puis on est comme pénétré du « ressassement infini qui clapote en elle » et empêche sa recherche du plaisir ou simplement la formation d’une « carapace imperméable à la douleur »....

Fragments de la vie des gens
de
Régis Jauffret
2000
En empruntant diverses voies, Régis Jauffret veut nous entraîner dans un même constat : l’existence est un ratage. On a déjà été plus convaincus.
Le narrateur d’Autobiographie se définit comme un « séducteur sans grand scrupule ». C’est peu dire : séducteur, il l’est si bien que chaque femme rencontrée est une nouvelle victime -ou un bourreau de plus, en témoigne le viol perpétré par une armée d’infirmières, défilé « ininterrompu de cavités buccales, anales, vaginales, qui se sont abattues (…) comme autant de catastrophes, de tortures »- et des scrupules, il lui en manque tant que peu lui chaut de trahir ses concubines, de les mener au désespoir, de les quitter défuntes ou prostituées (par ses propres soins, évidemment)....

Autobiographie
de
Régis Jauffret
2000
En empruntant diverses voies, Régis Jauffret veut nous entraîner dans un même constat : l’existence est un ratage. On a déjà été plus convaincus.
Le narrateur d’Autobiographie se définit comme un « séducteur sans grand scrupule ». C’est peu dire : séducteur, il l’est si bien que chaque femme rencontrée est une nouvelle victime -ou un bourreau de plus, en témoigne le viol perpétré par une armée d’infirmières, défilé « ininterrompu de cavités buccales, anales, vaginales, qui se sont abattues (…) comme autant de catastrophes, de tortures »- et des scrupules, il lui en manque tant que peu lui chaut de trahir ses concubines, de les mener au désespoir, de les quitter défuntes ou prostituées (par ses propres soins, évidemment)....