auteur Thierry Beinstingel
A propos
La comédie de l'emploi
À partir d’un curriculum vitae, « chemin de vie » aléatoire, Thierry Beinstingel compose un roman sur la scène duquel chacun employé, conseiller ou recruteur doit sacrifier au diktat du marché.
Qui n’a pas une fois seulement, l’œil vide et l’air dubitatif, achoppé sur ce bout de papier récalcitrant qu’est le CV ? C’est que ramasser le minimum syndical dans une « feuille 21 x 29,7 » relève de la gageure. À moins que cet exercice pratique ne réveille le démon de l’inspiration dans quelque esprit littéraire.
Thierry Beinstingel s’empare de cet objet usuel afin de mieux pénétrer l’organisation d’un service des ressources humaines. Chaque chapitre de CV roman correspond à l’une des quatre catégories que comprend un curriculum vitae. À savoir, l’expérience professionnelle, la...
Ouvrages chroniqués
Ils désertent
de
Thierry Beinstingel
2012
Quoi de commun entre Arthur Rimbaud et un représentant en papier peint ? Rien a priori si ce n’est dans ce roman de Thierry Beinstingel la route, l’appel du commerce et « un monde observé par effraction, diffraction, quelque chose d’inclassable, qui n’entre dans nulle considération, juste aligner des paysages et des phrases, des panoramas et des propos ». Ce VRP a quarante ans d’activités derrière lui. Dans son entreprise, où l’on veut appliquer les méthodes « modernes », on le surnomme « l’ancêtre ». Et on veut le licencier malgré ses bons résultats. Une jeune femme se voit chargée de...

1937 Paris-Guernica
de
Thierry Beinstingel
2007
Thierry Beinstingel mène depuis des années un travail expérimental sur le réel. Ses précédents romans s’interrogeaient sur le monde de l’entreprise et la place de l’individu dans la structure sociale. Et son dernier livre ne déroge pas à la règle. L’œuvre en question, c’est 1937 Paris-Guernica, roman à la croisée des genres racontant l’Exposition internationale qui se tint dans la capitale française. Beinstingel prend l’année 1937 comme tournant du siècle : c’était le temps où le Front populaire aspirait à changer le monde, non sans donner des signes de son propre essoufflement....

Paysage et portrait en pied-de-poule
de
Thierry Beinstingel
2003
Virage à cent quatre-vingts degrés pour Thierry Beinstingel qui, avec Paysage et portrait en pied-de-poule, quitte le monde du travail, ses intérimaires et ses rapports évoqués dans Central et Composants pour se mettre au vert, à la campagne. Si l’univers change, la jouissance du style demeure, tout comme la recherche sur la forme. Au départ, une veste pied-de-poule, portée par un « type entre deux âges », « fils de paysan modeste » « encolure élargie en deux équerres ». Pour lui, le temps s’est comme arrêté dans ce petit village, figé sur un « lundi matin, mies de pain déjetées, un bol,...

Composants
de
Thierry Beinstingel
Il est bien connu qu’intérimaire n’est pas un métier mais bel et bien une fonction : l’homme s’y dilue, n’apparaît qu’en filigrane derrière la tâche. Quand, de surcroît, on est maghrébin et banlieusard, le peu d’âme qui colle encore à cette silhouette vague, prend la poudre d’escampette dans les tunnels du métro. Thierry Beinstingel nous détaille l’épopée hebdomadaire d’un héros anonyme aux prises avec les rites quotidiens qui préservent la carcasse aux dépens du bonhomme.
L’anonymat est ici élevé au rang de figure de style pour mettre en relief les conséquences ultimes d’une...

Central
de
Thierry Beinstingel
Cadre dans une société de télécommunications, Thierry Beinstingel a puisé dans un monde qu’il connaît bien pour inspirer l’intrigue de son premier livre. Décrire Central ? Un récit, une progression en spirale de la périphérie vers le centre. Partant de quelques événements anodins, progresser vers l’œil du cyclone : un endroit calme, la clarté enfin découverte. Au départ de ce mal-être, une injonction administrative venue des hauteurs de la Direction : effectuer une « Description d’emploi »- définir son utilité- et, pour ce faire, n’employer aucun sujet, que des verbes à l’infinitif,...