éditions Guêpine
A propos
Taille de guêpe
Riche en curiosités, le jeune catalogue des éditions de La Guêpine insuffle une nouvelle vie à de petits textes originaux, qui ne manquent ni de verdeur ni de verdure.
On attribue aux habitants d’Orléans, surnommés les Guépins, un caractère piquant et railleur. Un mélange de « sauvagerie et de sociabilité », ajoute Jean-Louis Pierre, Orléanais « d’origine et de cœur ». La légende était trop belle pour ce professeur de lettres à la retraite, spécialiste de Ramuz, et dont la création d’une maison d’édition était « un vieux projet » : la guêpe devient son emblème, et la Guêpine un modeste nid d’accueil. Depuis six ans, elle exhume de courts textes rares ou oubliés des siècles passés. C’est le premier versant du catalogue. On y croise Chateaubriand et son...
Ouvrages chroniqués
Constat d’estuaire
de
Michel Jullien
2023
Michel Jullien, depuis sa fenêtre sur l’estuaire de la Loire, lit et écrit le paysage. En 56 pages, une pièce d’orfèvrerie.
La grande littérature géographique est rare, peu d’écrivains s’y risquent. Il y faut une absolue maîtrise des descriptions, du point de vue, et le vocabulaire qui traduira le visible qui toujours glisse entre les doigts, le paysage est une anguille. Et puis, ne pas lasser son lecteur, y compris s’il connaît bien le coin. Ou d’autres qui lui ressemblent et dont celui visé devra se distinguer. Michel Jullien depuis chez lui, « neuf mètres cinquante » au-dessus de la Loire (« J’ai mesuré avec une corde », attaque l’incipit), relève le gant sous l’autorité d’un maître, l’auteur de L’Eau et...
Les Corps étrangers
de
Marie-Hélène Lafon
2022
L’auteure des Derniers Indiens, des Pays et d’Histoire du fils observe les blessures des êtres et des paysages du Cantal dans de nouveaux récits aussi concis que saisissants.
Il y a des corps et des paysages, les uns dans les autres, contre les autres. C’est le mari et père dans la première phrase des Sources, « Il dort sur le banc. » ; c’est sa femme à la « viande (…) lourde » et au corps « terré » – une ferme apparemment prospère. Ce sont des corps avant d’être des noms, Pierre, Claire, La Bouysse puis Soulages, Fridières, Isabelle, Gilles et à nouveau Claire. Marie-Hélène Lafon déplie peu à peu une géographie intime, faite de gestes, de cicatrices, de saisons.
Les êtres qu’elle présente sont pleins de recoins et leurs familles s’apparentent à des lieux,...
Les Funérailles de Roberto Bolaño
de
Emmanuelle Favier
2020
Dans un très intime et intense récit, Emmanuelle Favier interpelle le fantôme de Roberto Bolaño.
Depuis sa mort d’un cancer du foie, le 15 juillet 2003, des torrents d’encre ont coulé, une ferveur étrange s’est déclarée, un véritable culte lui est voué. Pareillement à ceux d’Arthur Rimbaud, voire de Jim Morrison, les lecteurs inconditionnels de Roberto Bolaño se sont mués en idolâtres. Le surprenant natif de Santiago du Chili en 1953, « romancier chilien, poète mexicain, apatride espagnol » portait-il, lui aussi, des semelles de vent ? Bien que le sable lui convienne beaucoup mieux, omniprésent dans toute son œuvre et sous lequel ses héros s’enfouissent tel ce loueur de pédalo...