éditions Rivages
Ouvrages chroniqués
Vera
de
Karl Geary
2017
Lmda N°187
Sonny a 16 ans, Vera est bien plus âgée. ensemble, ils vont vivre, sous la plume de Karl Geary, une relation impossible, belle et tragique.
L’une des particularités de ce roman est d’être écrit à la deuxième personne du singulier, ce qui permet à Karl Geary de rester un narrateur pudique se contentant de relater les faits sans faire de commentaires, sans s’immiscer dans les pensées de ses personnages. C’est dans une boucherie que le lecteur fait la connaissance de Sonny : « Tu étais payé dix livres la semaine, une heure après...
Une histoire de résilience
octobre 2017
Le Vestibule des lâches
de
Manfred Kahn
2022
Lmda N°233
Écossais de naissance, mais écrivant en français, Manfred Kahn nous livre un premier roman noir violent et étouffant.
On a beaucoup parlé, il y a quelque temps, de « rural noir », expression désignant le roman noir en pleine nature et les sombres aspects que peut prendre parfois la vie campagnarde. Le Vestibule des lâches, premier roman de Manfred Kahn, pourrait s’approcher de cette définition, cependant il s’en détache, va plus loin, et serait sans doute plutôt à ramener vers une forme de nature writing à...
Dans la vallée obscure
mai 2022
La Vie dans une boîte d’allumettes
de
Fatos Kongoli
2008
Lmda N°100
Dans une Albanie en crise, Fatos Kongoli met en scène un homme à la dérive, partagé entre souvenirs et présent sans avenir.
Bledi Terziu a le profil d’un pauvre type : le roman s’ouvre, en 2004, sur son appartement de Tirana, où il achève sa bouteille de whisky parmi les photos de son ex, la blonde Veronika à lunettes, qui semble suivre des yeux toute personne de passage - par exemple, Dina, la jeune serveuse et maîtresse de Bledi. Celui-ci tue une jeune tzigane qui a sonné chez lui et avec laquelle il a...
Meurtre indécis
février 2009
La Vie secrète d’Emily Dickinson
de
Jerome Charyn
2013
Lmda N°147
Jerome Charyn imagine la vie fantasque et retrouvée de la poète Emily Dickinson, cette âme en incandescence.
Raconter la vie d’une poète enfermée derrière la fenêtre de sa chambre paraît une gageure. Il fallait à Jerome Charyn un certain toupet pour oser dire en quelque sorte : « Mademoiselle Dickinson, c’est moi ». De plus, malgré l’abondance de la correspondance, sans compter les 1789 poèmes, la ténuité des éléments biographiques risque d’inhiber le biographe.
D’où la nécessité de recourir à la...
Emily en liberté
octobre 2013
Vienne la mort
de
Wolf Haas
2002
Lmda N°38
Dans le paysage littéraire et cinématographique, apparaît une nouvelle catégorie de héros urbains, les ambulanciers. Ils doivent rouler à « tombeau ouvert » et sont quotidiennement gagnés par la démence de la Grande Ville : « il n’avait pas bien fermé la porte coulissante et avait perdu la chaise roulante sur la bretelle d’accès à l’autoroute, avec le patient dessus, donc »… Situation...
Vienne la mort
mars 2002
Vies conjugales
de
Bernard Quiriny
2019
Lmda N°202
En renouant avec le genre de la nouvelle, Bernard Quiriny pallie un manque dans le paysage éditorial français, que l’on pouvait déjà regretter à la lecture de son dernier recueil Histoires assassines. L’auteur belge, désormais reconnu comme maître dans l’art de la concision et de l’intensité, s’attache avec Vies conjugales à des mystères drôles, étranges et non dénués de poésie. Un concours...
Vies conjugales de Bernard Quiriny
avril 2019
Les Vieux amis
de
Rafael Chirbes
2006
Lmda N°71
Dans ce roman désabusé sur une génération qui a cru changer le monde, Rafael Chirbes nous pousse à réfléchir sur le sens de l’Histoire et sur celui de nos vies.
Des essais, des romans et des films se sont penchés ces derniers temps sur les mouvements d’extrême-gauche des années 1960 et 70 et ont porté un regard critique sur cette époque d’utopie politique. Ceux qui avaient alors 20 ans en ont aujourd’hui environ soixante, et le bilan qu’ils dressent est désillusionné : dans Tigre en papier, Olivier Rolin, avec lucidité et causticité, racontait à la...
Acide arc-en-ciel
mars 2006
Visages noyés
de
Janet Frame
2004
Lmda N°55
Ceux que surprit la rare puissance d’« Un Ange à ma table », le film de Jane Campion, tiré de l’autobiographie de la Néo-Zélandaise Janet Frame (1924-2004), n’auront pas oublié ces moments terriblement oppressants où une jeune fille, couverte de taches de rousseur, subit des séances d’électrochocs. Visages noyés narre sans détour la peur froide et hystérique que l’écrivain aura eue de ces...
Nulle part ailleurs
juillet 2004
Visages noyés
de
Janet Frame
2004
Lmda N°103
La Néo-Zélandaise Janet Frame (1924-2004) évoque ses années d’internement psychiatrique. Un témoignage empreint de poésie.
Au début de cette belle confession, qui n’est pas tout à fait autobiographique dans la mesure où la protagoniste se nomme Istina Mavet (mais il est de notoriété publique que l’écrivain a été interné pendant plusieurs années), Janet Frame explique ainsi le fait qu’elle ait été placée en hôpital psychiatrique : « parce qu’une grande brèche s’était ouverte dans la banquise et m’avait séparée des...
La nuit intérieure
mai 2009