La rédaction Chloé Brendlé
Articles
Croire au noir
Deux ans après Ceux du noir, Marielle Hubert persiste en signant un deuxième récit âpre et perturbant sur sa mère et l’enfance incurable de celle-ci, Il ne faut rien dire.
Drôle d’adresse au lecteur à l’orée d’un livre que celle-ci : Il ne faut rien dire ! Plusieurs voix se battent dans ce titre, celle de la menace, celle de la peur, celle du défi aussi. C’est en tout cas, à l’heure d’après #MeToo, une injonction qui semble aller à contre-courant des témoignages qui se sont multipliés dans la presse (à propos de Matzneff, PPDA, Depardieu, tant d’autres) et dans les librairies (entre autres La Familia grande, de Camille Kouchner, Le Consentement, de Vanessa Springora et tout récemment, Notre silence nous a laissées seules, de l’actrice Judith Chemla). De...
Un livre
Le Marchand de glaces
de
Joël Jakubec
Le marchand de glaces
Et si on faisait une expérience ? « Des volontaires joueraient pendant plusieurs semaines les prisonniers d’un camp de la dernière guerre réaménagé à cette occasion - on ne pouvait, en effet, abandonner une telle surface sans affectation, surtout à notre époque où l’efficience est reine (…) ».
Tel est l’argument apparemment fou de ce premier roman : imaginer la reconstitution historique...
Un livre
Plage
de
Robert Steiner
Plage
La couverture de ce roman paru en 1980 aux États-Unis est tout un programme : le titre évoque un sulfureux film avec Di Caprio, le fond, du bleu qui dégouline sur du orange (à moins que ce ne fût l’inverse), une ambiance torride, et la quatrième de ladite couverture nous met l’eau à la bouche en parlant de la mise en miroir « d’un fascisme qui reste innommé et (de) la violence du désir dans...
Un livre
Epitaphe
de
Antoine Matha
Epitaphe
La mort d’un ami d’enfance qui l’avait précédé dans les chemins tortueux de l’émigration et de l’acculturation à la France, sert de prétexte au narrateur pour se remémorer deux jeunesses africaines. Réunis dans la capitale française, « ville cannibale » - selon le professeur de philo ex-soixante-huitard du narrateur - les deux Maliens, l’un roi de la « sape » et vendeur de cocaïne, et...
Un livre
Les Indignitaires
de
Jean-Pierre Enjalbert
La beauté du geste
Un an après les quarantièmes rutilants de mai 68, Jean-Pierre Enjalbert nous livre un beau texte d’irrévérence.
Dans ce deuxième roman de Jean-Pierre Enjalbert, tout le monde en prend pour son grade. Des intellectuels germano-pratins des sixties au Che, « sorte de mickey-mouse suprême, (…) saint laïc d’un parc d’attractions » en passant par « Aragon la gâteuse », des petits chefs aux grands leaders, et autres « masturbateurs » de micros, tout y passe. Un pilier de comptoir, qui se présente d’abord...