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Domaine français Croire au noir

février 2024 | Le Matricule des Anges n°250 | par Chloé Brendlé

Deux ans après Ceux du noir, Marielle Hubert persiste en signant un deuxième récit âpre et perturbant sur sa mère et l’enfance incurable de celle-ci, Il ne faut rien dire.

Il ne faut rien dire

Drôle d’adresse au lecteur à l’orée d’un livre que celle-ci : Il ne faut rien dire  ! Plusieurs voix se battent dans ce titre, celle de la menace, celle de la peur, celle du défi aussi. C’est en tout cas, à l’heure d’après #MeToo, une injonction qui semble aller à contre-courant des témoignages qui se sont multipliés dans la presse (à propos de Matzneff, PPDA, Depardieu, tant d’autres) et dans les librairies (entre autres La Familia grande, de Camille Kouchner, Le Consentement, de Vanessa Springora et tout récemment, Notre silence nous a laissées seules, de l’actrice Judith Chemla). De violences, plurielles, il sera bien question dans le nouveau récit que publie Marielle Hubert. Mais, comme l’écrit la narratrice de ce texte autobiographique, « Je ne peux pas parler du trou noir directement. Je n’y vois rien. » Après Ceux du noir (2022), qui relatait une expérience d’enfermement dans une grotte, lorsqu’elle était enfant, elle poursuit son exploration des gouffres intérieurs. Tout l’enjeu (et l’intérêt) littéraire consistera non seulement à arriver à pouvoir dire enfin ne serait-ce qu’une phrase simple énonçant les violences subies – phrase qui arrivera dans le livre, mais qu’on ne reproduira pas ici –, mais surtout à donner une épaisseur à l’empêchement autour de cette phrase, puisque cette phrase, ce n’est pas l’écrivaine qui aurait dû la dire mais sa mère.
Pour parvenir à ce travail de l’écriture, Marielle Hubert commence par la fin : « Sylvette est mourante depuis des mois, presque des années. » Tout en relatant ce présent en sursis de la mère et les relations conflictuelles qui en découlent, l’auteure tente de remonter le temps, jusqu’en 1945, l’année de naissance de Sylvette, et de réinventer les aïeux, Simone, qu’elle n’a connue que comme grand-mère « à la voix geignarde qui confondait tous les mots qu’elle prononçait dans une soupe chantante qui n’intéressait personne » et Armand, le grand-père inconnu et surtout « interdit », qu’il faut imaginer à partir de racontars très lacunaires. Cette simplicité apparente du récit, alternant les périodes pour s’efforcer de suturer l’origine et la fin, masque un livre gigogne, qui donne le vertige au lecteur. Ainsi la narratrice doit composer à partir de silences, de dénis en série, et de ses propres souvenirs approximatifs ; elle doit aussi faire avec l’adulte qu’elle est devenue, mère à son tour, et l’enfant que sa mère a été et est restée. Ce désordre des temps et des générations, toute personne qui a vécu la déchéance d’un proche, pourra le reconnaître ; mais dans Il ne faut rien dire, il est à son comble. Sylvette n’est pas atteinte de la maladie d’Alzheimer ni d’une paranoïa banale, elle est toujours restée ce que la narratrice appelle « l’enfant-Sylvette », coincée dans l’année de ses 5 ans.
Dans un retournement à la fois bouleversant et dérangeant, il s’agit pour l’auteure à la fois d’enfanter en quelque sorte sa mère et de la désincarcérer de son enfance. Cette mission...

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