La rédaction Chloé Brendlé
Articles
Croire au noir
Deux ans après Ceux du noir, Marielle Hubert persiste en signant un deuxième récit âpre et perturbant sur sa mère et l’enfance incurable de celle-ci, Il ne faut rien dire.
Drôle d’adresse au lecteur à l’orée d’un livre que celle-ci : Il ne faut rien dire ! Plusieurs voix se battent dans ce titre, celle de la menace, celle de la peur, celle du défi aussi. C’est en tout cas, à l’heure d’après #MeToo, une injonction qui semble aller à contre-courant des témoignages qui se sont multipliés dans la presse (à propos de Matzneff, PPDA, Depardieu, tant d’autres) et dans les librairies (entre autres La Familia grande, de Camille Kouchner, Le Consentement, de Vanessa Springora et tout récemment, Notre silence nous a laissées seules, de l’actrice Judith Chemla). De...
Un auteur
Sa vie en partage
Plus de dix ans après la parution de L’Écriture comme un couteau, Annie Ernaux fait paraître un second recueil d’entretiens, Le Vrai Lieu, dans lequel elle revient sur les lieux de sa vie et dans lequel semble intacte sa passion pour dire la vérité du monde.
Plus encore que chez n’importe quel auteur, il est ardu de démêler chez Annie Ernaux ce qui appartient à la vie ou à l’œuvre, aux discours ou à l’écriture, aux romans ou aux récits. À Cergy, presque au bord de l’Oise, sa belle maison porte le nom italien sur lequel s’ouvre le journal de sa passion amoureuse, Se perdre (2001), « La Favola » [L’histoire]. Même si elle avoue une certaine fatigue...