La rédaction Didier Garcia
Articles
Un livre
Famille de Pascal Duarte
de
Camilo José Cela
De Charybde en Scylla
Dans son premier roman, l’Espagnol Camilo-José Cela (1916-2002) fait le portrait d’un homme dont le malheur est le seul chemin.
Un père brutal et alcoolique, ayant fait un séjour en prison pour contrebande (il sera mordu par un chien enragé avant de mourir dans d’atroces souffrances), une mère violente et ivrogne elle aussi (que son fils se souviendra avoir vue se laver une seule fois), une sœur prostituée, un jeune frère dégénéré (à qui un cochon arrache un jour les deux oreilles et qui se noie dans une bassine d’huile)… Bienvenue dans l’univers de La Famille de Pascal Duarte, qui inaugurait en Espagne, lors de sa parution en 1942, le courant esthétique du tremendisme, caractérisé par la succession de scènes...
Entre la Grèce et l’aquarelle
Si l’on en juge à l’aune des livres parus ces dernières années, l’œuvre d’Henry Miller (1891-1980) se porte plutôt bien : réédition des grands romans, publication de textes inédits (lettres, portraits, chroniques), de quoi combler ceux que la faconde de l’homme de Big Sur continue de séduire.
Au-delà du problèrne posé par son titre (Premiers Regards sur la Grèce en couverture, mais Premières...
Un théâtre de verdure
Issu des avant-gardes des années 1970 – il obtiendra le prix Fénéon pour L’Écrit fait masse (Flammarion, 1976) –, Michel Falempin construit une œuvre qui refuse tout compromis avec la facilité, et qui s’inscrit dans une sorte de littérature décalée, bien loin des canons d’époque.
L’essentiel de cette Fiction lente reste, du début à la fin, « un coin de campagne », dans lequel serpente une...
Les Rédactions de Fritz Kocher
Ce n’est ni parce que Kafka riait en lisant l’écrivain suisse, ni parce que Robert Musil et Max Brod ont salué en leur temps ces petites proses presque minimalistes qu’il nous faut aujourd’hui les apprécier sans réserve : de telles reconnaissances, enracinées dans un contexte littéraire et historique, n’ont rien de normatif. Publiés de 1902 à 1914, ces textes, qui hésitent entre dix lignes et...
Grise odyssée
Avec l’impitoyable épopée d’un orphelin, Bernard Desportes signe un roman dérangeant. Entre l’absurde de Kafka et le vide de Beckett.
Fondateur de la revue Ralentir travaux (qu’il dirige depuis 1995), Bernard Desportes s’est surtout fait connaître en tant que poète (deux recueils publiés aux éditions La Bartavelle), et en tant que prosateur, puisqu’il est aussi l’auteur de deux récits : La Vie à l’envi chez Maurice Nadeau et Nulle part, l’été, aux éditions de l’Aube. Ajoutez à cela un essai sur Koltès et vous aurez la quasi...