La rédaction Éric Dussert
Articles
Du voyage en train
Plein de mystères encore, Bernard Waller était le plus discret des romanciers. Dubalu, son représentant de commerce, révèle avec humour et subtilité un univers de personnages désarçonnés et touchants.
Il faut souvent plus qu’un miracle pour que les créatrices et créateurs qui ont choisi la discrétion contre les feux de la rampe sortent de l’ombre. Le romancier Bernard Waller en est la démonstration achevée. Au point qu’on ignorerait presque sa date de naissance. Selon les sources observées, il serait né en 1933, en 1934 et en 1937, et apparemment ce serait plutôt en 1935. Et puis la camarde s’est chargée de mettre tout le monde d’accord. Il est bel et bien mort en 2010 (le 13 juin à Paris ?). Naturlich, aucune nécrologie publiée dans Le Monde ou Le Figaro. On n’y a droit que lorsqu’on...
Tours, rites et dingueries
Le Britannique Mervyn Peake a signé avec la Trilogie de Gormenghast l’un des classiques majeurs de la littérature d’imagination du siècle dernier.
À l’heure de saluer l’écrivain Patrick Reumaux qui a disparu le 17 janvier dernier, la reparution de sa traduction du chef-d’œuvre inclassable de Mervyn Peake (1911-1968), la Trilogie de Gormenghast, semble l’hommage le plus retentissant que le monde culturel français soit capable de lui rendre. Si la presse est silencieuse à propos de la mort du traducteur, il se peut que le Titus d’Enfer de...
Un auteur
Réinventer l’énigme
La romancière anglaise A. S. Byatt récemment disparue aura-t-elle œuvré pour rien ? Ses malicieuses expérimentations et son formidable goût pour les récits trouveront-ils encore des adeptes ?
Constatant l’empressement que met le milieu littéraire à négliger les écrivains dès lors qu’ils ne sont plus aptes à produire de cette panacée qu’est la « nouveauté », il nous est venu à l’esprit que, peut-être, on avait déjà oublié la romancière anglaise A. S. Byatt décédée cet automne, le 16 novembre, à Londres. Ses livres Le Sucre et Possession ont été au cours des décennies 1980-1990...
Un auteur
Face au « non-monde », déserter
Contre l’éradication orchestrée de la singularité et du « commun », Annie Le Brun réhabilite la pensée critique.
Annie Le Brun, vous nous disiez que le surréalisme apportait une autre qualité de l’air… Est-il respirable aujourd’hui ?
Ce n’est pas par hasard que, dès le premier Manifeste du surréalisme, André Breton parle d’un château en ruines, ouvert à tous les vents et dont les visiteurs vont et viennent à leur guise, tel le plus inespéré carrefour du négatif. C’est d’avoir été cet espace informel...
Un auteur
L’issue poétique
Du surréalisme à la critique sociale par la poésie, Annie Le Brun affiche son engagement pour la vie sensible et singulière. Perspectives cavalières sur une hétérodoxe.
Annie Le Brun en quatre apparitions. Dans la presse, en revue, à la télévision et au cinéma. Celle qui incarne à merveille depuis près de cinquante ans l’électron libre des lettres assume le rôle de repère, en insufflant de la poésie et en carbonisant au feu de sa pensée les médiocrités et lâchetés en vigueur dans les milieux intellectuels et culturels. Elle a rarement varié. Elle n’a...