La rédaction Éric Dussert
Articles
Du voyage en train
Plein de mystères encore, Bernard Waller était le plus discret des romanciers. Dubalu, son représentant de commerce, révèle avec humour et subtilité un univers de personnages désarçonnés et touchants.
Il faut souvent plus qu’un miracle pour que les créatrices et créateurs qui ont choisi la discrétion contre les feux de la rampe sortent de l’ombre. Le romancier Bernard Waller en est la démonstration achevée. Au point qu’on ignorerait presque sa date de naissance. Selon les sources observées, il serait né en 1933, en 1934 et en 1937, et apparemment ce serait plutôt en 1935. Et puis la camarde s’est chargée de mettre tout le monde d’accord. Il est bel et bien mort en 2010 (le 13 juin à Paris ?). Naturlich, aucune nécrologie publiée dans Le Monde ou Le Figaro. On n’y a droit que lorsqu’on...
Requiem pour la bohème
Contrairement à ce qu’indique son titre, le De Profundis d’Arsène Houssaye (Housset dit, 1815-1896) est une oeuvre de la bonne humeur rédigée par un auteur en devenir. Publié en 1834 sous le pseudonyme d’Alfred Mousset – Houssaye singe ici Alfred de Musset –, ce livre n’a pas atteint la gloire du De profundis d’Oscar Wilde non plus que celle des futurs ouvrages d’Houssaye auquel une brillante...
Guégan et les affreux jojos
Gérard Guégan bande encore, c’est ce qu’il ressort de la lecture d’Ascendant Sagittaire, une histoire subjective des années soixante-dix. On est content pour lui puisqu’à soixante ans il fait preuve d’un bel entrain. Il est bien un peu bravache lorsqu’il provoque le bourgeois (« Cracher son foutre en faisant des livres ») mais peu importe puisqu’il nous raconte, enquête à l’appui, l’histoire...
Un auteur
Marc Stéphane, pamphlétaire rural
Autonome des lettres, le trimardeur Marc Stéphane fut l’inventeur d’un langage. Ses récits, plus que ses pamphlets, constituent en 1928 un événement linguistique qui précède de peu le Voyage d’un certain L.-F. Céline.
Parmi les écrivains oubliés, Marc Stéphane tient une place à part car il a conquis un lectorat infime qui se perpétue tant bien que mal. En attendant la relève, les éditions...
Un graphomane d’aujourd’hui
Ne cherchez pas Théophile de Giraud dans le Bottin, c’est un pseudonyme sous lequel se cache un « égaré de la livrure » belge qui a l’honneur d’entrer de son vivant dans le « Blavier » avec De l’impertinence de procréer. Il n’en est pas peu fier d’ailleurs. Au premier coup d’oeil, on comprend pourquoi le spécialiste des fous littéraires a saisi l’opportunité d’augmenter le corpus de ses...