La rédaction Eric Naulleau
Articles
Baleine de Paul Gadenne
C’était un blanc sans lumière, un blanc gelé, entièrement refermé sur lui-même, tournant le dos à toute gloire, avec une résignation à peine pathétique, vraiment le blanc d’une baleine qui ne faisait pas d’histoires, qui fuyait l’éloquence et défiait terriblement les mots. » Bel autoportrait. Gadenne/Baleine, nouvelle occasion de découvrir un naufragé des lettres françaises, abandonné sur son île par la postérité. Baleine/Gadenne, Pierre et Odile se tiennent pour l’éternité devant la charogne géante échouée sur une plage du Pays Basque, l’occasion d’une décisive expérience mystique pour...
L’énigme du corps
A l’exemple du texte inaugural d’Enigmatiques, les poèmes de Marie-Claire Bancquart renvoient souvent à la confusion cosmogonique, à ces temps lointains où les êtres et les choses, à peine dégagés du limon originel, flottaient encore dans une indétermination propice à des correspondances désormais oubliées entre les différents règnes de la nature, entre microcosme et macrocosme, entre terre...
Un vénitien filasse
Au gré des pages qu’il consacra dans Bourlinguer au monumental ouvrage de Niccolo Manucci, Blaise Cendrars accomplit l’exploit d’encore exagérer les péripéties d’une vie pourtant déjà passablement rocambolesques.
Le destin agité du manuscrit auto-biographique de cet adolescent qui abandonna en 1653 la cité des doges pour les Indes où il fut artilleur, chirurgien, guérisseur, ambassadeur...
Un livre
Les Cent Frères de Manol
de
Anton Dontchev
La croix et la manière
Islamisées au fil du yatagan, les montagnes bénies des Dieux en vinrent à abriter une vallée de larmes. Les cent Frères de Manol d’A. Dontchev.
Une petite partie du public français découvrit tout d’abord ce roman historique écrit en 1960 au travers de son adaptation cinématographique, une super-production bulgare présentée en 1988 au festival de Cannes sous un nom approximativement traduit du titre original (Vreme razdelno) : Temps de violence. Adaptation fort contestable d’un point de vue artistique -la profondeur et l’humanisme de...
Des livres
Des gens désenchantés
de
Panteleïmon Romanov
Des gens sans importance
de
Panteleïmon Romanov
Péril chez les Soviets
Les nouvelles de Panteleïmon Romanoc, chroniques de la Russie des années vingt, laissaient déjà prévoir des lendemains qui déchantent.
Les années vingt et le début de la décennie suivante virent une floraison de talents sans précédent dans les Lettres russes -qu’ils aient éclos dans l’émigration ou en Union Soviétique proprement dite. De nos jours, cette période apparaît comme une véritable malle aux trésors d’où maints éditeurs exhument, tour à tour, des écrivains injustement tombés dans l’oubli, en espérant que...
Médiatocs – chronique
Popol et Virginie
L’auteur(e) des Chiennes savantes lorgne à présent vers les Chiennes de garde. Le Manifeste pour un nouveau féminisme de Virginie Despentes ferait plutôt penser à du pipi de chat(te).
Nous sommes redevables au féminisme de quelques avancées décisives dans le domaine des mœurs : à lire King Kong théorie, on s’avise en effet que les cafés du commerce sont devenus mixtes. Prendre connaissance du « manifeste » de Virginie Despentes revient à subir le caquetage d’un pilier de comptoir qui vous crachote à jet continu ses délirantes opinions sur le viol, la pornographie, la prostitution, sans oublier la lutte à mort entre femmes et hommes pour la possession symbolique du pénis. Éprouvant.
On trouve un peu tout et son contraire sous la plume de la patronne du bistro Les...