La rédaction Ludovic Bablon
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L'âme à fleur de peau
Pour Daniel Keene, un poème est « la première pression à froid de l’existence. » Ses courtes pièces, elles, sont des essences rares.
Daniel Keene est australien. Né en 1955, il écrit pour le théâtre (il a également été acteur et metteur en scène), le cinéma et la radio. Un premier recueil de pièces courtes, véritables petits bijoux, avait été publié par Théâtrales en 2001. Un deuxième volume de quatorze nouvelles pièces courtes est aujourd’hui disponible qui confirme, si besoin était, que Daniel Keene est l’un des auteurs majeurs d’aujourd’hui. Sa singularité continue de nous surprendre et de nous troubler. C’est étonnant qu’en si peu de pages, le lecteur soit happé par chacune des quatorze propositions. L’auteur...
Une tête huit pieds (Le chiffre de la bête est 888…)
> KIDNAPPING D’UN JUNKIE / ÉPISODE 8.
> Résumé de l’épisode précédent :
Après un règlement de comptes des plus tortueux, le junkie est parvenu à s’échapper ; le souvenir de son passage laisse place à deux cadres qui gisent, désorientés, inactifs, sous le soleil des Îles ; ces têtes ne se disent-elles pas quelque chose ?
Avait : sa jupe de pétrole gris, fondu sous elle en une flaque noire ; avait : la nature, planté dans le...
Se rendre à l’évidence
KIDNAPPING D’UN JUNKIE / ÉPISODE 7.
> Résumé de l’épisode précédent :
Le rendez-vous est pris, et le junkie l’a juré : sans se rendre lui-même, il rendra le Directeur, à minuit, sous le pont. Ok ? Il n’y a plus qu’à s’y rendre, donc ; non, non !
Recroquevillé dans la bruissante fourrure sèche d’un tapis forestier, le souvenir d’une moitié déchirée de téléphone pour enfants dans la main, sans hypothèse valable sur comment...
Complètement fourbe ! (Voici le nom de l’enfance où j’ai grandi)
> KIDNAPPING D’UN JUNKIE / ÉPISODE 6.
> Résumé de l’épisode précédent :
Est-ce un junkie criminel qui appelle un enquêteur pour le narguer ? Est-ce l’auteur qui se moque du lecteur ? Vous trouviez, la dernière fois, trop de gratuité à ce feuilleton ; c’est le moment de payer pour cette opinion.
Téléphone. C’est pour vous.
Allô ?
Un long moment de silence. Un long moment d’hésitation. Un long moment de préparation. Un...
juin 2005
Le Matricule des Anges n°64
Un livre
L' Acte pour l’art
de
Arnaud Labelle-Rojoux
Avant-gardes en revue
Écrit dans un style énergique et un peu puéril par endroits (l’auteur reconnaît avoir un peu abusé de jeux de mots), ce pavé organise une masse très riche de descriptions d’œuvres, de parcours et de courants qui ont marqué l’histoire de l’art « en actes » (Dada, Gutaï, Nouveau Réalisme, Fluxus, Actionnisme viennois… jusqu’à l’action poétique contemporaine).
À propos de l’état d’esprit...
Médiatocs – chronique
Au milieu suinte une rivière
Avec les mauvaises recettes du roman de terroir, on a de quoi écrire beaucoup de mauvais romans. Christian Signol en a bâclé un au hasard.
C’est l’histoire… de… trois enfants, et de leurs par… Non, disons-le plutôt ainsi : comme l’indique sa première phrase « Nous étions trois enfants libres et sauvages, heureux comme on l’est à cet âge, dans l’aube sans fin de nos vies », dès le départ La Grande Île est un texte atone. Il tergiversera 230 pages pour nous présenter maximum dix éléments. D’abord, le lieu : rural, près d’une rivière, en Dordogne ; le moment : aux alentours d’une Seconde Guerre mondiale qui ne marmonnera son nom que très sourdement sur quelques pages ; cinq personnages fixes (la famille), plus deux faire-valoir...
Bouz de Moix
L’idée du roman : Mohammed Atta s’est jeté contre les tours parce qu’il manquait de sexe. Ce n’est pas une idée ? Pas grave, ce n’est pas non plus un roman.
On ne peut pas rendre compte de ce livre en faisant comme si on y était entré, comme si on l’avait vécu ; on n’y vit rien, que les artifices de conception habituels du roman de masse. L’auteur a d’abord sélectionné deux grands centres d’intérêt médiatiques et mondains : les nouvelles sexualités, sur le mode du sordide le plus gras, jusqu’à la couenne ; et le terrorisme musulman, via la figure...
Une auteure du dimanche
Femme bafouée, bourreau des cœurs, champ de roses dilué dans un Atlantique de larmes, Christine Orban donne son 13e roman d’avant-garde. Le talent a encore pleuré !.
Quand il découvre le titre du livre : La Mélancolie du dimanche ; le titre du prologue : Dimanche ; la première phrase : Nous étions dimanche ; le titre de la première partie : « Les dimanches sont de longues nuits », disait ma grand-mère ; le titre du premier chapitre : Une lettre un dimanche ? ; puis quand il en a terminé avec cette hallucinante exposition, le lecteur le moins averti a déjà...
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