La rédaction Ludovic Bablon
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L'âme à fleur de peau
Pour Daniel Keene, un poème est « la première pression à froid de l’existence. » Ses courtes pièces, elles, sont des essences rares.
Daniel Keene est australien. Né en 1955, il écrit pour le théâtre (il a également été acteur et metteur en scène), le cinéma et la radio. Un premier recueil de pièces courtes, véritables petits bijoux, avait été publié par Théâtrales en 2001. Un deuxième volume de quatorze nouvelles pièces courtes est aujourd’hui disponible qui confirme, si besoin était, que Daniel Keene est l’un des auteurs majeurs d’aujourd’hui. Sa singularité continue de nous surprendre et de nous troubler. C’est étonnant qu’en si peu de pages, le lecteur soit happé par chacune des quatorze propositions. L’auteur...
Toxville (Ses forêts, ses hantises, ses jaillissements)
> KIDNAPPING D’UN JUNKIE / ÉPISODE 5.
> Résumé de l’épisode précédent :
À l’heure où le Crime a disparu dans la Nature avec l’Argent comme otage, la mutation profonde du paysage laisse entendre que les concepts de « prévenir les autorités » ou « appeler à l’aide » ont perdu beaucoup, beaucoup, beaucoup de leur valeur d’usage ; ne dirait-on pas qu’une forêt dense et épaisse a, à la faveur d’un incroyable retournement...
Un tox monétaire
(Il existe une crise des valeurs telle que AAAHHHHH !!!!) > KIDNAPPING D’UN JUNKIE / ÉPISODE 4.
> Résumé de l’épisode précédent :
L’autre fois, dans l’appartement, Marguerite ne laissait pas un moment de répit à la Directrice, pour s’expliquer ; mais le grand air pourrait changer la donne.
Jaillissant du bloc sans attendre les femmes, considérant la voiture morte dans le camion défunt sous la domination d’un arbre pétillant de vigueur, le chien se projette en quelques bonds joyeux...
Nous ne violons pas les lois (car elles sont consentantes)
> KIDNAPPING D’UN JUNKIE / ÉPISODE 3.
> Résumé de l’épisode précédent :
Une secrétaire, sa supérieure hiérarchique vivante, et son chien, stationnent dans l’entrée d’un appartement modeste. Stupeur, tremblements : si on imagine une dramatique horloge dans la pièce où nous sommes, nous remarquons qu’elle sonne continûment : il faut en conclure que c’est l’heure des explications.
Rebonjour, Marguerite, déclare sans préambule...
Ombres et lumières
> KIDNAPPING D’UN JUNKIE / ÉPISODE 2.
> Résumé de l’épisode précédent :
Tout le désert urbain l’a vu : tout à l’heure, un chien a rapporté chez lui le cadavre d’une femme. Bruitage sophistiqué d’une porte qui s’ouvre, off ; une femme entre dans le salon ; le chien est couché sur le canapé.
À peine rentrée et mon activité cérébrale reprend déjà à plein régime : pas la peine de regarder la télé, c’est assez douloureux comme...
Médiatocs – chronique
Au milieu suinte une rivière
Avec les mauvaises recettes du roman de terroir, on a de quoi écrire beaucoup de mauvais romans. Christian Signol en a bâclé un au hasard.
C’est l’histoire… de… trois enfants, et de leurs par… Non, disons-le plutôt ainsi : comme l’indique sa première phrase « Nous étions trois enfants libres et sauvages, heureux comme on l’est à cet âge, dans l’aube sans fin de nos vies », dès le départ La Grande Île est un texte atone. Il tergiversera 230 pages pour nous présenter maximum dix éléments. D’abord, le lieu : rural, près d’une rivière, en Dordogne ; le moment : aux alentours d’une Seconde Guerre mondiale qui ne marmonnera son nom que très sourdement sur quelques pages ; cinq personnages fixes (la famille), plus deux faire-valoir...
Bouz de Moix
L’idée du roman : Mohammed Atta s’est jeté contre les tours parce qu’il manquait de sexe. Ce n’est pas une idée ? Pas grave, ce n’est pas non plus un roman.
On ne peut pas rendre compte de ce livre en faisant comme si on y était entré, comme si on l’avait vécu ; on n’y vit rien, que les artifices de conception habituels du roman de masse. L’auteur a d’abord sélectionné deux grands centres d’intérêt médiatiques et mondains : les nouvelles sexualités, sur le mode du sordide le plus gras, jusqu’à la couenne ; et le terrorisme musulman, via la figure...
Une auteure du dimanche
Femme bafouée, bourreau des cœurs, champ de roses dilué dans un Atlantique de larmes, Christine Orban donne son 13e roman d’avant-garde. Le talent a encore pleuré !.
Quand il découvre le titre du livre : La Mélancolie du dimanche ; le titre du prologue : Dimanche ; la première phrase : Nous étions dimanche ; le titre de la première partie : « Les dimanches sont de longues nuits », disait ma grand-mère ; le titre du premier chapitre : Une lettre un dimanche ? ; puis quand il en a terminé avec cette hallucinante exposition, le lecteur le moins averti a déjà...
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